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Côte d’Ivoire : Le sort des leaders de l’opposition interroge

Côte d’Ivoire : Le sort des leaders de l’opposition interroge, alors que le pouvoir multiplie les intimidations

Une certaine confusion règne sur le sort de l’opposition ivoirienne ce mercredi 4 novembre. Quatre jours après la présidentielle du 31 octobre, Alassane Ouattara multiplie les actes contre celle-ci.

Déclaré vainqueur de la présidentielle avec un peu plus de 94%, il n’entend pas laisser une marge de manœuvre à l’opposition pour contester son pouvoir. Celle-ci avait dès dimanche, annoncé qu’elle ne reconnaissait pas le nouveau président. Pour le président réélu, il s’agit là d’actes de « désobéissance civile », et qui doivent être traités comme tels.

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En effet, le troisième mandat d’Alassane Ouattara est considéré comme anticonstitutionnel. Face à ce que l’opposition voit comme un passage en force, elle a mis en place un Conseil national de transition (CNT).

Ce dernier s’est voulue d’union nationale dans sa composition. On y retrouve ce que la Côte d’Ivoire compte de leaders politiques, de tous bords. Gbagbo, Soro, Goudé, Bédié, etc. réunis, une première.

L’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié (PDCI), est le président du CNT, avec comme vice-président, Laurent Gbagbo. Tidiane Thiam en est le Premier ministre, Guillaume Soro, ministre de la Défense. On retrouve Pascal Affi Nguessan aux Affaires étrangères, et Charles Blé Goudé au Sport.

Mais, deux jours après l’annonce de la victoire d’Alassane Ouattara, les intimidations sur l’opposition s’accentuent. Pour le pouvoir ivoirien, il s’agit de faire respecter l’ordre. Pour les sympathisants de l’opposition et pour une partie de l’opinion africaine, il en va autrement.

Celle-ci observe la scène ivoirienne, avec en arrière-plan les évènements dramatiques de 2010. Cette opinion peine à comprendre ce durcissement du camp Ouattara, dans une Côte d’Ivoire qui a plus que besoin de gestes d’apaisement.

Ce mercredi, une forte présence policière était toujours constatée autour de la résidence d’Henri Konan Bédié. Même situation pour plusieurs opposants, brièvement arrêtés hier, puis relâchés.

« Les forces de l’ordre ont d’abord extrait une vingtaine de personnes de la résidence de Bédié, dont Maurice Kakou Guikahué, le secrétaire exécutif du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Narcisse N’dri, le directeur de cabinet de l’ancien président, et plusieurs de ses neveux et nièces. Certains ont été emmenés à la préfecture de police, d’autres à la Direction de la surveillance du territoire (DST). Le personnel d’HKB a rapidement été relâché, d’autres ont dû attendre mercredi matin », a écrit par exemple J.A.

« Le sort de plusieurs autres personnalités demeure incertain. Djénébou Zongo, chargée de la communication de Bédié, et Jean-Claude N’Dri, son neveu chargé du protocole, ont également été entendus à la préfecture de police mercredi matin », continue le site.

Le sort de plusieurs personnalités demeure inconnue, comme Pascal Affi N’Guessan. candidat au scrutin du 31 octobre, il est aussi le porte-parole de la plateforme de l’opposition. On est sans nouvelles de lui depuis mardi soir, et sa résidence est aussi encerclée par la police.©Dzaleu.com – M.Z.