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Le Cameroun sera-t-il émergent en 2035 ? Pour Paul Biya, oui à condition que…

Le Cameroun sera-t-il émergent en 2035 ? Pour Paul Biya, oui à condition que…

Très attendu, le discours de fin d’année du président camerounais a été largement suivi et commenté. Parmi les points forts, la crise du Covid-19. Paul Biya n’a pas manqué de saluer le dévouement du monde médical. “Il est trop tôt de tirer les leçons de ce douloureux épisode”, rappelle le président. Puis, il invitera de nouveau ses compatriotes à respecter les gestes barrière.

S’agissant du volet économique, Paul Biya reviendra d’abord sur les efforts que le Cameroun a a consentir. Et ceci afin de résister à la crise du coronavirus et son impact sur l’économie mondiale. Il parlera de la volonté du Cameroun d’accorder la priorité, malgré ce contexte, à l’organisation de deux grandes compétitions panafricaines.

Il s’agit du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2020). Il débute le 16 janvier 2021, et se jouera sur 4 sites, répartis entre trois villes : Yaoundé, Douala et Limbé. Ensuite, place en 2022 à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2022), un projet qui comme le CHAN, a nécessité la mise sur pieds d’infrastructures de taille. Exemples avec les stades d’Olembe (Yaoundé) ou de Japoma (Douala).

Stratégie Nationale de Développement (SND) : une relance attendue dans les prochains mois, à condition que les réformes continuent

Paul Biya reconnaîtra que le contexte sanitaire a entrainé une érosion du taux de croissance du Cameroun. Il était jusque-là stabilisé à 4%. Le président camerounais s’appesantira sur les perspectives économiques de son pays. De nouveau, il fera allusion à l’émergence du Cameroun en 2035, soit dans 15 ans.

« Néanmoins, il apparaît qu’en dépit des difficultés, l’économie camerounaise a conservé une certaine capacité de rebond. Grâce à l’appui de nos partenaires internationaux et, dans l’hypothèse d’un recul de la pandémie, il est alors permis de penser qu’une reprise est possible dans les mois à venir. Dans cet esprit, je voudrais maintenant appeler votre attention sur le lancement récent de notre Stratégie Nationale de Développement (SND) qui remplace le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) arrivé à son terme.

La Stratégie Nationale de Développement définit les grands axes de notre planification jusqu’en 2030. Ce document tire les leçons des expériences passées et fixe de nouveaux objectifs pour la décennie à venir, notamment une transformation structurelle de notre économie et un développement inclusif. Il conviendra donc de passer à la vitesse supérieure pour lutter contre la pauvreté, le chômage et la persistance du secteur informel.

Il faudra également s’efforcer d’atteindre un taux de croissance de 8 % en procédant à une transformation structurelle de notre économie et en améliorant l’efficacité de la dépense publique. Ainsi, nous conserverons toutes les chances de parvenir à l’émergence à l’horizon 2035.

Bien entendu, nous poursuivrons par ailleurs la mise en œuvre de notre politique de développement social qui a été définie au début du septennat en cours, qu’il s’agisse de l’emploi des jeunes, de l’éducation, de la santé et de la famille.

Telles sont, mes chers compatriotes, les grandes lignes de l’action que, malgré les difficultés, le Gouvernement s’est employé à mettre en œuvre au cours des derniers mois et qu’il va poursuivre dans les prochaines années. Celles-ci seront cruciales pour notre marche vers l’émergence. J’ai la conviction que nous pourrons atteindre nos objectifs, à condition que nous acceptions de faire les efforts nécessaires et d’entreprendre les réformes indispensables. » (Paul Biya)

cameroun yaoundé stade olembe
Cameroun Yaoundé stade Olembe

Paul Biya confiant en l’avenir et en ses compatriotes

Pour lui, le peuple camerounais a toujours montré qu’il était à la hauteur des défis qui l’attendent.

« Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes,

L’année qui s’achève n’a pas été une année facile. Nous avons dû relever de nombreux et importants défis. Nous devons rester, comme par le passé, unis et déterminés. Le peuple camerounais a toujours montré qu’il était à la hauteur des enjeux qui le concernent. Il faut s’en féliciter. Bonne et heureuse année, à toutes et à tous.

Vive la République !
Vive le Cameroun ! »

C’est par ces mots forts que le président camerounais conclura son discours. Inutile de dire qu’immédiatement après celui-ci, la Toile camerounaise s’en ai emparé. Et là aussi, deux grandes tendances : ceux qui le considère comme historique, et ceux qui se désolaient de ne pas y avoir vu d’annonces fortes. Pourquoi ce discours était-il si attendu et pourquoi ces tendances ? Dans cet article, quelques éléments de réponses.

Parmi les points de déception, la question des accords coloniaux. Voici l’analyse du journaliste camerounais Bertin Metsengue :

« Paul Biya à propos des accords échoués

(Parlant du Covid-19) : ‘Faut-il y voir la responsabilité de l’homme, coupable d’exploiter sans modération les ressources naturelles de la planète et de se livrer sans cesse à des conflits générateurs de massacres et de maladies, ainsi qu’à des expériences pour développer des armes nouvelles ? La question doit, je crois, être posée. Quelle que soit la réponse, c’est le mérite de notre époque d’avoir clairement soulevé le problème de la relation entre l’homme et son milieu naturel.’ (Paul Biya)

Instant d’analyse !
Cet extrait est contenu dans le propos du chef de l’Etat camerounais concernant la pandémie de la Covid 19. Seulement, Paul Biya en a profité pour subtilement dans un style propre à lui dénoncer tous ces accords serviles qui favorise l’exploitation des ressources naturelles des pays du Sud en général par des Etats impérialistes. Enfin , il fini par dire que cette question au Cameroun est désormais  » posé ». À notre sens la question du FCFA instrument de servitude et d’exploitation est désormais posé au Cameroun. C’est un homme profond qui a eu le courage de dénoncer cette exploitation servile de certains pays au détriment des autres en leur imposant des guerres et des conflits.» (Source)

Et vous, qu’avez-vous pensé de ce discours de Paul Biya? Pour ma part, dans l’ensemble, le locataire du palais d’Etoudi est resté égal à lui-même : pondéré, diplomate, chaque mot étant à sa place. Par M.Z.