NoSo : Cabral Libii invite à nouveau le président à décréter l’état d’urgence
Le NoSo renvoie au Nord-Ouest et Sud-Ouest, les deux régions d’expression anglophone du Cameroun. Depuis quatre ans, elles sont le terrain de revendications de groupuscules sécessionnistes. Ces derniers, entre kidnapping, rançonnage et autres menaces, se livrent régulièrement à des exactions sur leurs populations.
C’était le cas le 24 octobre à Kumba, avec le massacre de sept enfants suite à l’attaque de leur école. Hier mardi 3 novembre, des enseignants et élèves ont été enlevés à Kumbo. Si les enfants ont été relâchés, il en va autrement des professeurs dont on reste sans nouvelles.
Une escalade des enlèvements depuis le début de la semaine, avec comme principales victimes, les enfants et corps enseignant
Ce mercredi 4 novembre, à Fundong dans le Nord-Ouest, des élèves ont été enlevés sur le chemin de l’école. Mais aux dernières nouvelles, l’armée camerounaise les aurait libérés.
Autre ville, Limbé. Là-bas, élèves et enseignants ont été obligés de se déshabiller. Une courte vidéo, virale sur les réseaux sociaux, montre ces actes d’une extrême violence. On y voit des jeunes hommes, des séparatistes présumés, mettre le feu à des salles de classes.
A coups de hurlements et menaces, les agresseurs obligent enseignants et enfants à se déshabiller. Entre pleurs, cris et cohue pour s’enfuir nus alors que les flammes brûlent, le spectacle est insoutenable. Face à cette barbarie, les Camerounais indignés s’interrogent.
Réaction du député Cabral Libii (opposition) : décreter l’état d’urgence
Cette mesure d’exception doit être rapidement prise, indépendamment du règlement politique de la crise, pour le président du Parti Camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN). Un message qu’il détaille sur sa page Facebook :
« Une vidéo virale circule en ce moment et montre des terroristes se livrant à des actes de brutalité et d’humiliation des jeunes élèves dans un établissement scolaire de la partie anglophone du pays.
Hier encore on rapportait le cas d’enseignants kidnappés par une horde de bandits à Kumbo.
L’objectif est manifestement de perturber la reprise des cours après 04 longues années blanches dans cette partie du pays.
Je condamne avec la plus grande fermeté ces actes ignobles qu’aucune personne de bonne foi ne pourrait inscrire dans le cadre des revendications sécessionnistes pacifiques.
J’apporte tout mon soutien aux élèves, enseignants et parents qui vivent l’enfer quotidien du terrorisme.
Je réitère ma proposition au Président de la République d’apporter une réponse sécuritaire à la hauteur de la menace actuelle.
La situation n’est manifestement pas maîtrisée.
Un état d’urgence devrait être rapidement décrété pendant que le règlement politique de la crise se poursuit. »
Cabral Libii
Entre kidnappings et menaces, une volonté de perturber le retour des classes au NoSo
Le 5 octobre dernier, le Cameroun tout entier se félicitait de voir les écoliers du NoSo prendre eux aussi le chemin de l’école. Cela faisait quatre ans que l’éducation y était paralysée, du fait des exactions ambazoniennes.
A Kumbo, des vidéos partagées en ligne montrent là aussi des jeunes séparatistes s’en prendre violemment aux enfants. Ils leur enjoignent aussi de ne plus venir à l’école, tout en saccageant les salles de classes.
Les derniers évènements montrent une volonté manifeste, de perturber ce retour progressif à la normale pour l’éducation des élèves en zone anglophone.©Dzaleu.com