Ethiopie : l’ambassadeur américain convoqué suite aux propos de Trump sur le GERD
L’Ethiopie a entamé la construction du GERD (Grand barrage de la Renaissance), sur le Nil bleu. Ce projet, capital selon Addis-Abeba pour le développement de l’Ethiopie, a crée des tensions avec ses voisins du Soudan et de l’Egypte.
Ces deux pays sont aussi traversés par le Nil, et craignent que le GERD ne mettent à mal leur propre accès aux ressources du fleuve. De multiples rencontres ont déjà eu lieu entre les trois pays, sous la supervision entre autres de l’Union africaine. Toutefois, une solution définitive pour les trois parties n’a pas encore été trouvée.
Vendredi 23 octobre, Donald Trump a tenu des propos controversés sur le GERD. Selon le président américain, l’Egypte fera « exploser ». Addis-Abeba a dès le lendemain, samedi 24 octobre, convoqué Mike Raynor, ambassadeur des Etats-Unis dans le pays.©Dzaleu.com – K.P.
Xinhua – Le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Gedu Andargachew, a convoqué samedi soir l’ambassadeur des Etats-Unis en Ethiopie, Mike Raynor, afin de lui demander des clarifications sur les propos controversés du président américain Donald Trump au sujet du grand barrage éthiopien.
M. Andargachew a convoqué l’ambassadeur « pour demander des clarifications sur les remarques du président américain concernant le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) au cours de sa conversation téléphonique avec les Premiers ministres du Soudan et d’Israël », peut-on lire dans un communiqué du ministère éthiopien des Affaires étrangères.
« Les propos sur le GERD et le processus de négociation sont fallacieux et incorrects car le GERD n’arrête pas le cours des eaux du Nil », a souligné le ministre éthiopien.
L’Egypte « fera exploser le barrage » que l’Ethiopie construit le long du Nil bleu, a affirmé vendredi le président Trump.
« L’incitation à la guerre entre l’Ethiopie et l’Egypte de la part d’un président américain en exercice ne reflète pas le partenariat durable et l’alliance stratégique entre l’Ethiopie et les Etats-Unis et n’est pas acceptable dans le droit international qui régit les relations entre les Etats », a dénoncé M. Andargachew.
Par ailleurs, il a informé l’ambassadeur américain que « l’Ethiopie n’avait jamais succombé et ne succomberait jamais aux menaces contre sa souveraineté et s’engageait à poursuivre les négociations trilatérales dans le cadre de l’Union africaine ».
Le barrage hydroélectrique de 6.500 mégawatts est en construction sur le Nil bleu, un grand affluent du Nil, le fleuve le plus long du monde, qui s’écoule jusqu’au Soudan et en Egypte en aval du fleuve. (Xinhua)