Mon enfant semble vivre dans un autre monde, pourquoi ?
Suite aux retours reçus sur l’édito consacré à la pensée « mystico-religieuse » comme je l’ai appelé, je reviens sur l’autisme avec un peu plus de précisions. Dans mon billet « Sortons des sentiers battus, apprenons à démystifier la vie », j’écrivais : « […] face à quelque chose qui nous choque, le lier immédiatement à la sorcellerie » soulagera peut-être nos peurs inconscientes face à l’inconnu, mais ne rendra pas ce fait plus clair. Ni ne nous donnera de solutions. Au contraire, cette mystification de tout, est plutôt susceptible de générer de nouveaux problèmes et de nous éloigner de la solution. »
Prenant le cas de l’autisme, j’ajoutais : « Exemple avec ces enfants qu’on a vite fait d’accuser de sorciers ou de dire qu’ils ont été envoutés. Loin de trouver des moyens de comprendre leur état, bonjour la zizanie avec tel oncle ou vieille tante accusés de donner le mauvais œil. Pourquoi je prends le cas de l’autisme ? Parce que ses manifestations sont souvent telles qu’on y voit du mystique là où simplement, un enfant, si son entourage était sensibilisé, ne passerait pas pour « maléfique » ou « envoûté. »
Qu’est-ce que l’autisme ?
Ce qui suit est un résumé succinct et non exhaustif. L’autisme ou trouble du spectre de l’autisme (TSA) n’est pas au sens médical une maladie mentale, mais un handicap. Il est classé parmi les TED (Troubles Envahissants du Développement).
Les causes de l’autisme peuvent être aussi bien liés à la génétique qu’à la neurobiologie. Il se caractérise par des difficultés dans les interactions sociales et la communication, des comportements répétitifs, une réticence au changement entre autres. Les autistes sont souvent isolés dans leur monde intérieur et peuvent présenter une grande sensibilité auditive (ne pas supporter le moindre bruit par exemple), sensorielle, etc.
Comment se manifeste l’autisme
L’autisme se manifeste surtout dans l’âge précoce. Les petits garçons semblent plus touchés que les filles. On note en effet un ratio de 4 garçons atteints, pour une fille. La sensibilisation est primordiale, car certaines manifestations de l’autisme peuvent faire croire à de simples troubles du comportement.
Pour le site Autismeinfoservice.fr, l’observation des premiers troubles de l’autisme chez l’enfant intervient souvent avant ses 3 ans. Ils touchent généralement au langage, le domaine de la communication et de l’échange. Voici quelques signes qui doivent vous alerter et vous pousser à en parler rapidement avec un professionnel (pédiatre, psychologue par exemple).
- A 12 mois, votre enfant ne babille toujours pas
- A 18 mois, votre enfant ne parle toujours pas
- A 24 mois, votre enfant ne sait pas faire des associations de mots
- Votre enfant a un langage non fonctionnel
- Votre enfant ne s’exprime pas
Comme le rappelle Autismeinfoservice.fr, un dépistage précoce permet une meilleure prise en charge de l’enfant. D’où l’importance pour les parents d’être bien informés. Ainsi, ils prêteront plus attention à certains signes. Voici d’autres signes recensés par ce site riche en informations :
- Votre enfant ne vous regarde pas dans les yeux.
- Il semble développer une hyper ou une hyposensibilité sensorielle (bruits, lumière, odeur, goût, toucher).
- Il s’intéresse à un nombre restreint de jeux ou d’activités. Il répète souvent certains gestes. Il n’utilise pas le « je ».
- Il répète toujours les mêmes sons, mots ou phrases (écholalie). Il prononce seulement quelques mots.
- Il ne parle pas ou peu. Il ne comprend pas les émotions des personnes qui l’entourent.
- Il indique ses besoins en utilisant la main de l’autre.
- Il ne pointe pas du doigt pour montrer des objets.
- Vous n’obtenez pas de réponse quand vous l’appelez.
- Il est réfractaire à tout changement.
- Il met en place des rituels.
Le cas de l’Afrique
En Afrique, sensibiliser est d’autant plus nécessaire que l’autisme se retrouve enrobé de ce qu’on peut appeler « croyances ». Combien d’enfants turbulents ou à l’inverse totalement passifs, sont considérés comme ayant un problème en lien avec la « sorcellerie ». Dès lors, informer relève de l’urgence.
Ainsi, la situation des autistes dans nombre de pays africains reste critique du fait de la méconnaissance de cet handicap, mais aussi des superstitions. Sorcellerie, sorts, envoûtements, etc. Les enfants autistes sont encore soumis à beaucoup de préjugés qui impactent leur prise en charge, sans compter l’insuffisance des moyens. ©Minsilizanga