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Cameroun : Face aux tentatives de vaccination obligatoire, les enseignants menacent de faire grève

Une école au Cameroun

Cameroun : Face aux tentatives de vaccination obligatoire, les enseignants menacent de faire grève et saisissent le président de la République, Paul Biya

La vaccination n’est pas obligatoire au Cameroun, mais l’attitude de certains officiels est de plus en plus décriée. A coups d’injonctions et de notes, ils installent de fait une sorte de vaccination forcée. Il y a une dizaine de jours, une vidéo montrant le gouverneur de la la région de l’Est, est devenue virale dans les réseaux sociaux camerounais.

Dans celle-ci, Grégoire Mvongo est filmé par une équipe de télévision allant de bureau en bureau demander aux agents non vaccinés de sortir. AUCUNE LOI ne le prévoit. Le 11 octobre toujours, une note signée du Secrétaire générale de la Présidence de la République (Ferdinand Ngoh Ngoh), a fait savoir que le palais d’Etoudi ne sera plus accessible aux personnes non vaccinées.

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Grégoire Mvongo joue les gendarmes de la vaccination contre le Covid-19 dans ses services

A l’Est du Cameroun, c’est le gouverneur en personne qui a été filmé demandant à des agents non vaccinés de sortir de leurs bureaux.

M. Mvongo est accompagné par des agents qu’il présente-lui-même comme étant du ministère de la Santé publique.

La Fonction publique et le Minsanté en tête de l’incitation à prendre le vaccin Covid-19, un sujet non prioritaire au vu des « maux » qui touchent l’administration et notamment l’Education, pour les syndicats

Le 14 octobre, un communiqué signé des ministres de la Fonction publique (Joseph LE) et de la Santé (Manaouda Malachie) invitaient les agents publics [actifs et ceux admis à la retraite] à « adhérer massivement » à la prochaine campagne de vaccination, en cours dès le 5 novembre 2021.

Trop, pour les syndicats des enseignants qui ne veulent pas entendre parler de vaccination obligatoire, et menacent de faire grève. Ils ont aussi saisi le président de la République du Cameroun par courrier.

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Datée du mardi 19 octobre 2021, la lettre a pour objet :

« Vaccination obligatoire comme atteinte aux droits et libertés collectifs et individuels des citoyens Camerounais. »

Le collectif dit constater l’instauration de « mesures visant à rendre OBLIGATOIRE la vaccination contre la COVID-19 [qui] sont en train d’être édictées par certaines Autorités Administratives. Il s’agit du Ministre de la Santé Publique, du Gouverneur de la Région de l’Est, et du Préfet du Département de la Kadey, qui interdisent l’accès aux locaux abritant leurs services à toute personne non vaccinée. »

« Le Cameroun est une République, un État de droit » et à l’heure actuelle, « aucune disposition légale n’a été prise par le Parlement, pour encadrer cette vaccination obligatoire; Que par conséquent et jusqu’à ce que les conditions ci-dessus indiquées soient réunies, la soumission à une quelconque mesure vaccinale contre la COVID-19 doit rester libre de toute contrainte », écrivent les syndicats.

Réaffirmant leur opposition à tout ciblage des agents de l’Education nationale et assimilés, les syndicats « insistent sur le fait que de nombreuses solutions curatives contre la COVID-19 issues de la phytothérapie et de la médecine moderne sont largement connues. »

Surtout, les syndicats rappellent que l’éducation nationale camerounaise a d’autres priorités que la vaccination. Enfin, ils « se réservent le droit de lancer une grève nationale pour contester toute éventuelle campagne de vaccination qui userait effectivement de contrainte quelles qu’elles soient envers les enseignants et assimilés. »

La lettre adressée au président de la république, Paul Biya, est signée des syndicats suivants constituant le Collectif des Syndicats des Enseignants du Cameroun ( SNAES, SNICOMP, SNUIPEN, SNIEB, SNAEF, FECASE, ODE, ONEEPS, SNEPMA, SYNTESPRIC, SYNAEEPCAM, CATTU, CEWOTU, BATTUC, PEATU, TAC, FESER, COJAJA …)

Des autorités parfois portées par un zèle que la situation sur le terrain ne justifie pas

Alors que l’Afrique est vaccinée à de moins de 2%, situation qui inquiète l’UE et Etats-Unis (on se demande bien pourquoi), des millions de « dons » de vaccins continuent d’être annoncés. Dans un article très documenté de l’AIMSIB (Association pour une médecine scientifique indépendante et bienveillante, France), le Dr Eric Menat écrivait que parmi les vaccins promis par la France à l’Afrique fin août, une bonne partie était constituée de lots Astrazeneca interdits en France aux moins de 55 ans. Pourtant, Paris a estimé utile de les envoyer en Afrique, malgré sa population majoritairement jeune.

Dans un continent qui a peu souffert du Covid-19, déjouant les prédictions d’hécatombe de l’OMS, de plus en plus de pays (Togo, certains États du Nigeria, Congo dès novembre, etc.) obligent de fait les populations à avoir ce qu’on appelle sur place « Carnet vaccinal », et qui n’est autre que le pass sanitaire.©Dzaleu.com