Burundi : Bujumbura refuse de recevoir l’émissaire de l’Onu sur les droits de l’Homme
Le Burundi est un des pays d’Afrique subsaharienne qui collabore activement avec la Russie. Ce qui a permis à ce petit pays de la région des Grands Lacs, d’atteindre une stabilité qui fait défaut ailleurs.
Le Burundi est aussi le pays qui a vu son ancien président, Pierre Nkurunziza, se prononcer publiquement contre les confinements et les mesures anti-Covid-19. Il décèdera le 9 juin 2020, d’une crise cardiaque, à 55 ans. Un décès brusque ou violent, comme d’autres présidents covido-sceptiques, Moïse Jovenel (Haïti), ou John Magufuli (Tanzanie).
Le Burundi est actuellement sous sanctions de l’Onu, et Bujumbura vient de décliner l’arrivée d’un rapporteur spécial sur les questions des droits de l’homme. Ci-après, un extrait d’interview au média Sputnik de Pierre Bizimana, ambassadeur de la République du Burundi en Russie .©Dzaleu.com – O.B.
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(Sputnik) – Lundi 13 décembre, le gouvernement de la République du Burundi a informé les Nations unies qu’il refusait catégoriquement de recevoir le rapporteur spécial de l’Onu sur les questions des droits de l’homme dans le pays, qui devrait être nommé incessamment. En effet, la crise politique ayant secoué cet État d’Afrique de l’Est depuis 2015 a suscité à maintes reprises des accusations de violation des droits humains, amenant l’Union européenne, son principal bailleur de fonds, à lui imposer des sanctions économiques qui pourraient bien être prolongées dans le contexte actuel.
Pour quelles raisons le Burundi a-t-il refusé de recevoir le rapporteur spécial de l’Onu sur les droits de l’homme?
Où en est la situation dans le pays, notamment concernant la question des réfugiés? Que reproche l’UE au gouvernement burundais? Y a-t-il des enjeux géostratégiques au Burundi, mais aussi dans toute la région des Grands Lacs?
Pour répondre à ces questions, Sputnik a sollicité l’ambassadeur de la République du Burundi en Russie, son excellence Édouard Bizimana. Pour lui, « étant donné que le contexte politique a radicalement changé dans le pays, le Burundi, pour une question de souveraineté nationale, ne peut en aucun cas confier les enquêtes sur un dossier aussi sensible à des fonctionnaires internationaux, alors qu’il dispose d’organismes nationaux reconnus et compétents en la matière ». Il n’est un secret pour personne, souligne-t-il, que « cette question des droits de l’homme est souvent utilisée comme l’arbre qui cache la forêt des intérêts géostratégiques des grandes puissances mondiales ».
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Une décision prise « unilatéralement »
« Depuis l’élection du Président Évariste Ndayishimiye en juin 2020, les autorités burundaises ont pris à bras le corps les questions épineuses des droits de l’homme et de la bonne gouvernance, les deux leviers qui nous permettent de remettre le pays sur les rails », assure M.Bizimana. Il est « primordial de promouvoir la réconciliation et le rétablissement de la société burundaise dans sa culture ancestrale de paix et de tolérance ».
Et d’ajouter que les accusations « d’arrestation d’opposants politiques n’ont aucun fondement. Il s’agit d’affaires de droit commun ou criminelles ayant visé des personnes qui ont tenté de se dissimuler au sein de partis politiques ou d’ONG. Le même discours ressort également des accusations d’enlèvements ou de disparitions forcées » [La suite ici]