Côte d’Ivoire : guerre des mots entre Ouattara et Soro sur Twitter
La présidentielle ivoirienne est prévue le 31 octobre et la tension est plus forte que jamais. l’opposition, menée par Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’guessan, appelle au boycott du processus électoral. Depuis la France où il est en exil, Guillaume Soro s’invite régulièrement dans le débat.
En cause, la troisième candidature d’Alassane Ouattara, le président en exercice. Elle est contestée par tous, et depuis août, une quinzaine de personnes au moins sont mortes suite à cette contestation.
Si Alassane Ouattara a plusieurs sujets de mécontentement, celui consacré à Guillaume Soro, son ex-protégé, gagne en intensité
Pour rappel, Alassane Ouattara accède au pouvoir en 2011 à la suite d’une longue crise post-électorale qui verra Laurent Gbagbo, président légitime, être conduit à la CPI. Guillaume Soro, jeune chef des rebelles, sera un puissant allié pour Ouattara, et occupera tour à tour les postes de Premier ministre et président de l’Assemblée nationale.
Mais, décembre 2019, l’ancien enfant chéri est contraint en exil, suite à un mandat d’arrêt international émis contre lui. Abidjan l’accuse d’atteinte à la sécurité de l’Etat, ce qu’il conteste. Pour lui, c’est sa candidature à la présidentielle, et surtout sa rupture avec son ancien mentor, qui lui vaut ses ennuis.
Ces derniers jours, Guillaume Soro et Alassane Ouattara se sont livrés par médias interposées, à une guerre des piques
Pour Alassane Ouattara, son ancien collaborateur est un enfant irrespectueux qui mérite d’être recadré.
« Il y’a un garçon irrespectueux enivré par l’argent qui prétend depuis Paris m’avoir installé au pouvoir grâce à la rébellion. Pourtant il ne savait même pas manier un simple revolver », a déclaré M. Ouattara depuis Bouaké vendredi.
» Il en aura pour son compte bientôt car nous allons demander à la France de l’extrader pour soutien au terrorisme. Le dossier est prêt. On mettra un terme à ses enfantillages », continue le président ivoirien.
Réponse de son ex-protégé : « À un certain âge, la mémoire fait visiblement défaut ! Merci Monsieur le Président », a-t-il twitté.
Guillaume Soro n’hésite plus à qualifier l’attitude de son ex-mentor de « coup d’Etat civil », et en appelle à la communauté internationale. Ironie du sort, en 2011, c’est cette même communauté internationale qui avait aidé Soro et Ouattara à envoyer Laurent Gbagbo à La Haye.©Dzaleu.com