Retour d’œuvres culturels au Bénin et Sénégal : la France vote une loi
Le projet de loi visant à restituer des œuvres d’art au Bénin et au Sénégal était en examen à la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale française.
Pour ses détracteurs, restituer des œuvres prises à l’Afrique viole l’inaliénabilité des collections publiques des musées français. D’autres y voient une volonté de repentance dont la France devrait se passer, car n’ayant pas à avoir honte de son passé.
Les parlementaires français ne l’ont pas entendu de cette oreille. Le projet de loi a été adopté à l’unanimité avec 49 voix pour, et aucune contre.
Restitution du patrimoine culturel africain par la France
Le texte de loi est vu comme une étape importante dans la restitution du patrimoine africain volé pendant la colonisation. Il doit désormais passer en examen au Sénat français.
L’avis de Franck Riester, ministre du commerce extérieur :
Pour lui, cette restitution marque une « nouvelle ambition dans (les) relations culturelles avec le continent africain. »
Pour le Bénin, la restitution porte sur 26 pièces du « Trésor de Béhanzin. » Elles sont actuellement propriétés du musée du Quai Branly. D’une grande valeur, ces œuvres sont issues du pillage des palais d’Abomey en 1892 par l’armée coloniale française.
Pour le Sénégal, un sabre et son fourreau ayant appartenu à El Hadj Omar Tall, vont être restitués. Propriété du musée de l’armée à Paris, le sabre et son fourreau sont exposés à Dakar dans le cadre d’un prêt d’œuvre. Si le projet de loi est adoubé par le Sénat, ce patrimoine redeviendra la propriété pleine et entière du Sénégal.
Le projet de Loi doit désormais passer en examen au sénat français, avant son adoption définitive. Celle-ci ne semble faire aucun doute, tant la restitution du patrimoine africain détenu dans les musées français, est un sujet sensible. Emmanuel Macron lors d’une visite africaine en 2017, l’avait laissé entendre. Pour le président français, de nouveaux rapports entre l’Afrique et Paris passent aussi par solder ces points d’achoppement. ©Dzaleu.com – M.Z.
Sources : Assemblée française / Afp / Musée du quai Branly