Le Grand Dialogue national camerounais un an après
Le Grand Dialogue National a été initié par le Président de la République du Cameroun, Paul Biya, le 30 septembre 2019. Il entendait faire émerger des solutions pérennes pour apaiser le climat social et politique au Cameroun, notamment au NoSo (régions d’expression anglophone, Ndlr).
Le GDN était présidé par Joseph Dion Ngute, Premier ministre, en présence des 1500 délégués venus de tout le pays. Partis politiques, société civile, pouvoirs traditionnels, etc., pas moins de 500 délégations réunies en 8 commissions avaient planché pendant cinq jours sur les sujets au centre du débat : vivre-ensemble, le bilinguisme ou le multiculturalisme dans un pays où cohabitent plus de 250 ethnies.
Le Grand Dialogue national s’est achevé le 4 octobre 2019. Un an jour pour jour, c’est l’heure du bilan dans un pays où la notion de « vivre-ensemble » est aujourd’hui vue comme un cache-misère, notamment par les autochtones des deux capitales camerounaises (Yaoundé et Douala). ©Dzaleu.com
Un an jour pour jour, quel bilan pour le Grand Dialogue national au Cameroun
CRTV News – Un an après… Sur le terrain, les fruits tiennent la promesse des fleurs sur le terrain. Le chef de l’État n’a pas attendu longtemps pour agir.
Au moment où les rideaux se refermaient sur ce rendez-vous historique, Paul Biya avait ordonné l’arrêt de poursuite contre 333 personnes incarcérées dans le cadre des tensions dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.
Comme pour agrémenter l’apothéose du Grand dialogue national, une vingtaine de jeunes ex-combattants ayant déposé les armes se sont présentés pour accepter l’offre de paix du président de la République.
Revue des recommandations du Grand Dialogue Cameroun
Autre acte acte fort du chef de l’État pour l’accélération de la décentralisation, la promulgation de la loi du 24 décembre portant Code général des collectivités territoriales décentralisées. Elle a été matérialisée par l’élection des maires de ville. Il s’agit là, d’une réelle volonté du législateur à impliquer les populations locales et autochtones dans la gestion.
En plus, le président de la République a également posé d’autres actes concrets:
- – la première cuvée des magistrats de Common Law est déjà sur le terrain,
- – la création du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants du Boko Haram et des groupes armés des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest,
- – La création par le gouvernement, du programme d’urgence d’assistance humanitaire en faveur des populations déplacées internes,
- – La mise en place du plan de reconstruction du Nord-Ouest et du Sud-Ouest,
- – La réhabilitation des infrastructures et installations publiques détruites,
- – L’intégration de la section Common Law à l’Enam etc.
- – l’accord du plein pouvoir au « House of Chiefs »,
- – le recrutement de plus de 1000 enseignants d’expression anglaise dans le système éducatif.
Par ailleurs, les élections des conseillers régionaux prévues le 6 décembre 2020, constituent une autre avancée cruciale aux préoccupations des Camerounais du Noso.
Rappel des résolutions du Grand Dialogue camerounais
Le rapport du coordinateur technique du Grand dialogue, Félix Mbayu, faisait ressortir ces résolutions majeures:
– l’urgence d’une reprise effective des classes dans les régions en crise,– la réintégration socio-économique des ex-séparatistes,
– l’organisation d’un forum national de l’éducation,
– la création de Common law school à l’Enam,
– un statut spécial pour les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest,
– une décentralisation effective impliquant davantage les populations à la participation au développement local.
Même si beaucoup reste à faire, il faut reconnaitre que le gouvernement est plus que jamais engagé à résoudre définitivement la crise en cours dans le Nord-ouest et le Sud-ouest. Ce sera par la voie pacifique et donc le dialogue comme le chef de l’État appelle de tous ses vœux.
Source : CRTV News