Françafrique : Emmanuel Macron veut réinventer la relation avec l’Afrique
A l’heure où la jeunesse africaine manifeste de plus en plus un ras-le-bol face notamment au Franc CFA, la France ces derniers temps, essaye de rattraper le coche.
En perte d’influence sur le continent noir au profit de nouveaux acteurs (Chine, Russie, Turquie), la France peut toujours compter sur une arme de choc : être le gestionnaire de la dernière monnaie coloniale au monde, le FCFA. Son nom en soi est une histoire: Franc des colonies françaises d’Afrique.
Aujourd’hui, cette monnaie fabriquée en France et sur laquelle règne le Trésor français, est toujours utilisée par 14 pays francophones au Sud du Sahara, avec des incongruités que la jeunesse africaine comprend mal. Ainsi, le CFA n’est valable qu’en Afrique, et le CFA d’Afrique centrale n’est pas utilisable en Afrique de l’Ouest.
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Octobre dernier à Brazzaville, M. le Drian, ministre des Affaires étrangères de la France, appelait l’Afrique à faire bloc autour de la France.
En parcourant les réseaux sociaux africains, la tendance de ceux qui les fréquentent (la jeunesse) peut se résumer en une phrase : « La France ira chercher ses tirailleurs 2.0 ailleurs. »
Autre appel, celui d’Emmanuel Macron. Dans un entretien exclusif au magazine Jeune Afrique vendredi 13 novembre, le président français appelle à réinventer la relation Afrique-France et Europe.
Politique, économie, terrorisme, histoire coloniale, plusieurs sujets sont évoqués par le président français.
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Dans son interview à Jeune Afrique, le président français évoque aussi l’image que renvoie aujourd’hui son pays
Face au sentiment anti-français, Emmanuel Macron appelle à une réinvention de l’axe afro-européen. Selon lui, l’Europe ne réussira pas si l’Afrique ne réussit pas.
« Nous avons une part d’Afrique dans toutes nos sociétés », dit le président français. « On doit réussir à ce que l’Afrique voit l’Europe différemment et que nous-mêmes la voyons différemment », continue-t-il.
« Je ne crois pas que nous règlerons nos problèmes en étant emprisonnés par l’histoire », dit encore le chef d’Etat. Pour lui, il faut « dénouer les formes d’incommunicabilité entre Europe et Afrique », et celle-ci doit être vue comme « une chance », un formidable champ d’opportunités. ©Dzaleu.com