Afrique et luttes économiques entre multinationales globalistes et patriotes : le cas Cyrus Ngo’o
De tout temps, ce combat a toujours fait rage en coulisses et de plus en plus ouvertement, ou du moins plus lisible pour le public. Exemple avec le plus grand port d’Afrique centrale (Douala). Géré pendant plus de 15 ans par le groupe de l’industriel français Bolloré et considéré comme une usine à gaz, il est géré par le Camerounais Cyrus Ngo’o depuis 2016 et affiche des résultats d’étonnants depuis lors.
Repris après une lutte juridique acharnée et surtout la volonté du président camerounais (Paul Biya) de le confier à des Camerounais patriotes, il s’est modernisé et a rapporté en deux ans presque quatre fois plus de bénéfices qu’en quinze ans avec Bolloré.
Derrière ce succès, Cyrus Ngo’o, et son équipe qui poursuivent la modernisation du port malgré les attaques juridiques du groupe Bolloré ou dautres. Dernier épisode en date, la convocation de Cyrus Ngo’o au tribunal criminel spécial chargé de poursuivre les crimes économiques. Cette fois, c’est la société Cana Bois qui le poursuit suite à la révision du régime tarifaire applicable aux prestations fournies par le PAD.
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« Cyrus Ngo’o, directeur général du Port autonome de Douala, sur instruction du procureur général près le Tribunal criminel spécial (TCS), est invité à se présenter au siège de la Division du Corps spécialisé d’officiers de police judiciaire dudit tribunal à Yaoundé, le mercredi 18 aout 2021 à 10 heures précises pour y être entendu en qualité de suspect dans le cadre des détournements des derniers publics ».
C’est l’extrait de la convocation envoyée au directeur du PAD, qui était attendu au TCS de Yaoundé ce mercredi 18 août 2021. La réaction du peuple ne s’est pas faite attendre. La Toile camerounaise se mobilise pour soutenir le directeur, voyant dans ses déboires la main des multinationales aidées de ce qu’on appelle sur place les « endocolons », ces nationaux accusés d’œuvrer à déstabiliser économiquement leurs pays au profit de puissances et intérêts extérieurs.
Les interrogations des patriotes africains (Panafricains)
Voilà une coincidence qui n’a pas manqué d’interpeller les panafricains, la convocation de Cyrus Ngo’o le même jour où se tient une Conférence extraordinaire des chefs d’État de l’Afrique centrale a Yaoundé. Son thème : l’économie. Dans un contexte où une grande partie de l’opinion africaine pousse ses dirigeants à sortir du franc CFA*, les déboires judiciaires de Cyrus Ngo’o, gestionnaire hors pair qui a remis le port de Douala sur les rails, sont vus par certains comme des pressions non dites, tout comme la présence au sommet des directeurs du FMI, de la Banque mondiale. Découvrez notre analyse sur cet aspect ici :
Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEMAC (Analyse)
*Gérée via un compte spéciale d’opérations au Trésor français et imprimé en France, le Franc CFA est la dernière monnaie coloniale au monde, et utilisé par les 14 pays d’Afrique francophone. Cette monnaie n’est pas utilisable hors d’Afrique et autre singularité, le CFA d’Afrique de l’Ouest ne peut être utilisé en Afrique centrale.©Dzaleu.com