Violence en Afrique du Sud : Les Sud-Africains minimisent-ils sa portée et son impact sur l’opinion africaine?
Point de vue – Minsili Zanga, Fondatrice et Directrice éditoriale de Dzaleu.com
La question se pose, face à certaines réactions sud-africaines su la Toile. Nous en parlons, car celle-ci est devenue incontournable de nos jours pour prendre en partie le pouls d’une situation. Même s’il convient de rester mesuré, si on est un habitué des réseaux sociaux, difficile de ne pas s’interroger sur certains arguments avancés par des Sud-Africains.
Pour certains, l’Afrique du Sud ne saurait tolérer que des individus viennent abrutir sa jeunesse de drogues et autres comportements criminels. En somme, ces maux qu’ils pointent du doigt seraient le fait des autres Africains. Comment et à quel niveau, pour que la société sud-africaine se sente menacée au point que certains de ses membres se livrent à la violence que le monde a vu? Les Africains noirs vivant en Afrique du Sud sont-ils réputés pour disposer de cartels de drogue au niveau international, au point qu’il faille attribuer la consommation de substances illicites à leur seule présence?
Une violence n’exclut pas une autre. La violence envers les femmes ne minimise pas celle sous-tendue par la xénophobie
D’autres mettent en balance les violences xénophobes (qui pour eux n’en sont pas), et l’autre question qui secoue l’Afrique du Sud : les féminicides. Même s’il est vrai que toute violence est intolérable, en quoi dire non à la xénophobie devrait laisser le pas à la dénonciation des féminicides? Lorsqu’on lie une Internaute sud-africaine dire qu’il faille s”intéresser aux “vraies issues” (pour elle, les féminicides), on ne peut que se demander : les meurtres d’autres Africains par des Sud-Africains ne sont donc pas des “vraies issues”?
Face à ces Internautes Sud-Africains qui semblent minimiser la portée de cette violence xénophobe voire la justifier, les faits sont parlants :
L’économie sud-africaine n’est pas entre les mains des autres Africains, mais de la minorité blanche
Arguer du fait que les immigrés Africains tremperaient dans des trafics de drogue et autres, ou viendraient voler leurs emplois, ne mettra pas fin à ces faits : la situation économique des Sud-Africains relève d’eux seuls, et de la façon dont ils ont géré et gère la période post-apartheid.©Minsilizanga.com