France : Le Pr Vallancien se retire de la commission contre le complotisme sous fond de scandale du Mediator et son rôle controversé dans ce drame
Le complotisme, mot difficile à définir et qui fait débat. Sur les réseaux alternatifs, on vous dira que le mot est une manœuvre des gouvernements pour décrédibiliser le travail des lanceurs d’alerte, de tous ceux qui, chiffres et faits à l’appui, vont à l’encontre du discours officiel et de la désinformation des mass médias.
Du côté des autorités, le complotisme renvoie à toute une nébuleuse vue comme divulgatrice de fausses informations et considérée comme dangereuse. En France le président Emmanuel Macron a décidé d’aller en guerre contre le complotisme. Mais, avant même d’avoir commencé sa mission, la « commission contre le complotisme et la désinformation » connaît sa plus grande défection, le départ du Pr Guy Vallancien.
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Guy Vallancien, professeur et médecin urologue, a annoncé son retrait ce jeudi 7 octobre
L’homme âgé de 75 ans se dit victime d’une campagne de dénigrement, d’où son départ anticipé. Fin septembre 2021, la médecin Irène Franchon avait publié une tribune où elle revenait sur le rôle trouble du Pr Vallancien dans le scandale du Médiator. Ce dernier renvoie à un drame sanitaire qui a impliqué le laboratoire français Servier.
Le Benfluorex, un produit fabriqué par Servier, était commercialisé sous le nom de « Mediator ». Conçu comme un médicament pour les diabétiques de type 2 en surcharge pondérale, le Mediator sera plutôt vendu comme coupe-faim à des millions de personnes non diabétiques et souhaitant perdre du poids.
En 2007, la pneumologue Irène Frachon, qui enquêtait sur le Mediator depuis une dizaine d’années, réussit à amener la question sur le devant de l’opinion publique. Deux ans plus tard, le médicament est retiré du marché. On a estimé à près de 2 000 le nombre de personnes décédées suite à ce scandale. Après une longue bataille judiciaire, Servier a été condamné par le tribunal de Paris le 29 mars 2021, à une amende de 2,7 millions d’euros pour « tromperie aggravée. »
Pour Emmanuel Macron, la « commission contre le complotisme » doit faire une série de « propositions concrètes dans les champs de l’éducation, de la régulation, de la lutte contre les diffuseurs de haine et de la désinformation ».
Une commission qui divise, à quelques mois de la présidentielle
D’après le Pr Vallancien, son départ est une décision qui vient de lui, pas de l’Elysée. « J’aurais pu rester, mais ça aurait créé des conflits au sein de la commission, ça n’est pas sain », explique-t-il.
« Il n’y avait pas de bonne solution, mais j’ai pris celle qui m’apparaissait la plus libre et la plus honnête », selon le médecin.
Mise en place le 29 septembre, à quelques mois de la présidentielle de 2022, la « commission contre le complotisme et la désinformation » d’Emmanuel Macron, a pour but de réfléchir « aux impacts de la révolution numérique sur notre société et notre démocratie », avait déclaré le président.
Composée d’une quinzaine d’experts pluridisciplinaires, la commission comprend des historiens, des sociologues, médecins, politologues, journalistes, etc. Elle sera présidée par le sociologue Gérald Bronner, et doit rendre son rapport d’ici décembre 2021.©Dzaleu.com
