Etats-Unis : Pour les commissions scolaires, la violence envers les enseignants doit être considérée comme « terrorisme intérieur »
Dans une lettre envoyée au président américain mercredi 29 septembre, les commissions scolaires souhaitent que les menaces envers le corps enseignant, ainsi que tout acte de violence touchant ce personnel, soient considérés comme acte de « terrorisme intérieur. »
C’est ce que révèle un article du site Education Week. L’initiative vient d’une fédération représentant plusieurs conseils scolaires locaux. Pour eux, le gouvernement fédéral devrait examiner la violence et les menaces impliquant les écoles pour voir si elles violent les lois fédérales sur le terrorisme domestique et les crimes haineux, au milieu des tensions et de la colère persistantes concernant les politiques COVID-19.
La lettre a été signée par la présidente de la National Association of Secondary School Principals (NSBA, Association nationale des directeurs d’école secondaire), Viola M. Garcia, et par le directeur exécutif par intérim et PDG, Chip Slaven.
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Protocoles anti-Covid et CRT (Critical Race Theory) poussent à la violence envers le corps enseignant
Mi-septembre, la NSBA demandait déjà au gouvernement fédéral de protéger les chefs d’établissement contre les menaces et la violence. Le groupe invitait le ministère américain de l’Éducation à publier des directives sur l’autorité des chefs d’établissement « pour se protéger et sur [leur] capacité à expulser ou à interdire l’accès aux terrains scolaires aux parents et aux individus hostiles qui menacent [leur] sécurité »
Dans la lettre envoyée à Joe Biden (texte intégral en fin d’article*), la NSBA cite plusieurs articles de journaux sur des manifestations de colère lors de réunions de commissions scolaires et d’autres incidents à travers le pays.
« Ces menaces ou actes de violence réels contre nos districts scolaires ont un impact sur la prestation de services éducatifs aux élèves et aux familles », écrit la NSBA.
Pour l’association, le service postal américain devrait intervenir contre la cyberintimidation et les lettres de menace ciblant les étudiants, les enseignants, les administrateurs, et d’autres personnels en relation avec l’éducation nationale. Pour elle, tous ces actes dans un contexte où les écoles tentent de lutter contre les effets de la pandémie sur l’apprentissage, est de nature à mettre à mal les enseignements.
La lettre de la NSBA cite également la colère contre la théorie critique de la race (Critical Race Theory) comme un autre facteur alimentant le ressentiment et les violences envers les éducateurs.
Exemple de faits impliquant des enseignants et ayant suscité de vives réactions du côté des parents
Très controversée, la CRT suscite d’énormes débats aux Etats-Unis, exemple avec une des vidéos de l’organisation de journalisme indépendant Project Veritas
Mi-juillet 2021, le témoignage de l’Afro-américain David Johnson, cadre travaillant pour le géant du jouet Hasbro, était rapidement devenu viral. On y apprenait que Hasbro travaillait avec une ONG prônant un marketing raciale, présenté comme des manœuvres d’endoctrinement des tous petits via des jouets.
Dans la vidéo montrant une réunion confidentielle de cadres, une responsable de Conscious Kids à qui Hasbro avait fait appel, laisse entendre que dès six mois, les enfants sont déjà racistes. Pour y remédier, passer par le packaging des jouets avec des messages approprié. Une CRT (Critical Race Theory) très controversée aux Etats-Unis. David Johnson a depuis été suspendu par son employeur.
A ce sujet, une enquête du EdWeek Research Center menée durant l’été 2020 montre que plus de 9 enseignants sur 10 déclarent n’avoir jamais enseigné la théorie critique de la race à leurs élèves, selon l’article de Education Week.
La Maison-Blanche a réagi à la lettre de la NSBA : le sujet va être examiné, selon Jen Psaki, attachée de presse de la présidence
Jen Psaki a qualifié de « horribles » les attaques touchant les responsables des services scolaires et enseignants.
Lors d’une conférence de presse jeudi 30 septembre, l’attachée de presse de la Maison Blanche a déclaré que l’administration fédérale explorait les options concernant la situation. Selon Jen Psaki, les forces de l’ordre locales portent une grande part de la responsabilité pour ce qui est d’assurer la sécurité des membres des conseils scolaire et autres personnels enseignant.
« Nous encourageons les individus à signaler toute menace à laquelle ils sont confrontés aux forces de l’ordre locales et étatiques », a-t-elle déclaré.
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* Intégralité de la lettre de la National Association of Secondary School Principals