Thomas Sankara (Burkina Faso) : rendez-vous le 11 octobre pour le début du procès de son assassinat
Thomas Sankara est considéré comme l’un des plus grands leaders panafricains que le continent noir ait connu. Né le 21 décembre 1949, en quatre années de pouvoir, il révolutionna la société burkinabè, et devint un symbole d’une Afrique nouvelle.
Thomas Sankara fut assassiné le 15 octobre 1987, à l’âge de 37 ans. C’était à la suite d’un coup d’État perpétré par son compagnon d’armes, Blaise Compaoré. Douze de ses compagnons furent aussi tués lors de cette prise de pouvoir par les armes.
. DZALEU.COM .
« Le procureur militaire près le tribunal militaire de Ouagadougou informe l’opinion nationale et internationale que le procès des personnes mises en cause dans l’affaire de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons s’ouvrira le lundi 11 octobre 2021 à partir de 9 heures. »
C’est ce qu’on pouvait lire dans le communiqué transmis le 17 août par le procureur militaire du Burkina Faso. Parmi les principaux accusé, l’ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir à la faveur d’un mouvement populaire en 2014.
Blaise Compaoré et ses co-accusés comme son ex-chef d’état-major (le général Gilbert Diendéré), devront répondre de d’attentat à la sûreté de l’État, complicité d’assassinats, complicité de recel de cadavres.
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Un procès d’une portée historique
Attendu pendant près de trois décennies, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara est l’aboutissement d’un long combat. Ci-après un extrait du communiqué du réseau international Justice pour Sankara et compagnons*, et qui exhortait la France à coopérer. C’était à l’issue du délibéré de l’audience de confirmation des charges du 13 avril 2021 :
« Nous exhortons la justice à commencer par l’affaire Sankara. Voilà plus de 34 ans que les familles des victimes du 15 octobre 1987 attendent que justice soit faite, que les restes des corps de leurs parents leur soient restitués afin d’organiser leur inhumation, et pouvoir enfin faire leur deuil.
L’ouverture annoncée du procès ne nous fait pas oublier que l’instruction sur le présumé complot international reste ouverte suite à la disjonction opérée par la justice burkinabè entre celui-ci et les événements qui se sont déroulés au Burkina Faso.
Nous savons désormais que tout n’a pas été fait du côté de la France pour transmettre « les documents produits par des administrations françaises pendant le régime de Sankara et après son assassinat, (…) couverts par le secret national » comme l’a promis le Président Emmanuel Macron à Ouagadougou en novembre 2017. En particulier nous demandons que les archives du Président François Mitterrand et de son cabinet comme celles du premier ministre Jacques Chirac, alors premier ministre et de son cabinet, couvrant la période précédant et suivant l’assassinat de Thomas Sankara, couvertes par le secret défense, soient transmises à la justice burkinabè.
Nous exhortons les forces démocratiques et le peuple de Côte d’Ivoire à faire pression sur leur gouvernement afin que Blaise Compaoré qui a fait tant de mal à leur pays soit extradé sans tarder.
Ce procès constitue un événement historique de portée internationale. Nous demandons aux autorités que le procès soit filmé pour la postérité, l’histoire, la mémoire et l’éducation des jeunes d’aujourd’hui et de demain. »
Réfugié en Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré y vit aujourd’hui après en avoir acquis la nationalité.©Dzaleu.com
*Réseau international Justice pour Sankara communiqué du 14/04/2021