Éthiopie: Le directeur de l’OMS accusé d’aider le Tigré
L’accusation est venue de l’armée éthiopienne, qui s’en est prise au directeur actuel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Jeudi 19 novembre, c’est le chef d’état-major de l’armée éthiopienne en personne, qui a accusé Tedros Ghebreyesus d’être pro-Tigré.
Le directeur de l’OMS, est en effet originaire de cette région entrée en dissidence selon le pouvoir fédéral. Selon le général Berhanu Jula, le directeur de l’OMS, solidaire de sa région natale, a œuvré à obtenir des armes pour les soldats Tigréens.
Tedros Ghebreyesus est un allié du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), selon l’armée fédérale
Et de rappeler que le directeur de l’OMS fut ministre de la Santé sous Meles Zenawi. Ce dernier, chef du TPLF à l’époque où ce parti tenait les leviers de la coalition au pouvoir à Addis-Abeba.
Le TPLF a été pendant longtemps, la pièce maîtresse de la coalition des quatre principaux partis (Oromo, Amhara, Tigré et peuples du Sud) ayant renversé Mengistu en 1991. Mais suite à l’arrivée d’Abyi Ahmed (Oromo et Amhara) en 2018, le TPLF a commencé à perdre de son influence au sein de la coalition.
Sous l’initiative d’Abyi Ahmed, le Parti de la prospérité, fusion de différents partis, est venu remplacer la coalition depuis 2019. Le Tigré, se disant stigmatisé, a tenu contre l’aval d’Addis-Abeba, des élections régionales août 2020. Pour lui, cela était nécessaire, le mandat du Premier ministre arrivant à sa fin. Mais pour Addis-Abeba, la crise sanitaire mondiale expliquait que tous les scrutins aient été reportés.
La situation n’a cessé d’empirer et depuis le 4 novembre, l’armée fédérale a engagé des combats au Tigré. L’état régional est aussi en situation d’état d’urgence. Addis-Abeba le motivait en accusant le Tigré d’avoir attaqué des bases militaires fédérales au Nord. Aujourd’hui, chaque camp revendique la victoire, alors que le conflit menace d’embraser toute la corne de l’Afrique.©Dzaleu.com