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Nigeria : le gouverneur de l’État de Lagos impose un couvre-feu face aux violences

Nigeria : le gouverneur de l’État de Lagos impose un couvre-feu général face aux violences  

Les manifestations pacifiques ont dégénéré en un monstre, avec « des criminels et des mécréants » se cachant désormais sous ce motif pour faire régner le chaos, selon le gouverneur de l’Etat de Lagos.  

Babajide Sanwo-Olu a expliqué sa décision par une série de messages sur son Twitter officiel.  

« Chers Lagosiens,

J’ai regardé avec stupeur comment ce qui a commencé comme un #EndSARS pacifique a dégénéré en un monstre qui menace le bien-être de notre société. Des vies et des personnes ont été perdues alors que les criminels et les mécréants se cachent maintenant sous l’égide de ces manifestations pour déchaîner le chaos sur notre État. En tant que gouvernement qui est conscient de sa responsabilité et a montré un engagement envers le mouvement #ENDSARS, nous ne regarderons pas et n’autoriserons pas l’anarchie dans notre cher État.

J’impose donc par la présente un couvre-feu de 24 heures sur toutes les parties de l’État à partir de 16 heures aujourd’hui 20 octobre 2020. Personne, à l’exception des fournisseurs de services essentiels et des premiers intervenants, ne doit être trouvé dans la rue. Les manifestants pacifiques et les habitants de Lagos devraient obéir au couvre-feu et rester chez eux pour permettre à nos forces de sécurité de prendre des mesures immédiates pour désamorcer tous les problèmes de violence qui se produisent en ce moment. »  

Le gouverneur de Lagos reconnaît que la décision d’un couvre-feu fut difficile  

« Imposer ce couvre-feu était difficile, d’autant plus que nous venons de rentrer d’un verrouillage obligatoire du COVID19. Ce couvre-feu permettra aux responsables de la sécurité de rétablir immédiatement l’ordre dans l’État, d’arrêter les voyous et les mécréants qui ont perturbé la paix. »

Ces derniers jours, le mouvement contre les violences policières a dégénéré malgré les concessions des autorités

Depuis vendredi, les marches ont continué à rassembler des milliers de personnes dans les principales grandes villes du pays.

À Lagos la capitale économique, l’aéroport international et la majorité des axes routiers ont été bloqués, causant de spectaculaires embouteillages.   À Abuja la capitale fédérale, des tensions ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre.

Ces dernières ont procédé à des tirs de gaz lacrymogènes, et des ONG parlent de nombreux blessés. Selon  Amnesty International, plusieurs personnes ont été blessées à Lagos. L’ONG fait aussi mention de plusieurs morts, dont certains par balles.  

Initiées au départ pour dire non aux brutalités policières, les manifestations contre SARS se sont progressivement transformées en manifestation contre la mal gouvernance. Face à l’escalade, le responsable de la police a ordonné hier 20 octobre le déploiement immédiat d’unités anti-émeutes dans tout le pays. ©Dzaleu.com