France et violence policière : Pour Assa Traore, Adama et Floyd, même combat
Invitée de BFMTV, Assa Traore s’est exprimée sur la manifestation qui a eu lieu mardi 2 juin. Celle qui est à l’initiative du mouvement « Justice pour Adama », est aussi revenue sur l’actualité américaine. En effet, celle-ci fait écho au combat de la famille Traore.
Pour Assa Traore, la situation d’Adama Traore est comparable à celle de George Floyd en ce qui concerne la violence policière. Sur le plateau de BFMTV le 3 juin, Assa Traoré revient aussi sur la dernière expertise contestée par la famille. Pour elle, le décès tragique de George Floyd, fait écho à celui de son frère le 19 juillet 2016.
Jeune Français d’origine malienne, Adama Traoré est mort le 19 juillet 2016 peu après son interpellation par les gendarmes. C’était en banlieue parisienne (95). Ce soir-là à Beaumont-sur-Oise, le frère d’Adama Traoré est poursuivi par la police dans le cadre d’une enquête. Adama, qui l’accompagne et fête ce jour ses 24 ans, se réfugie chez un riverain. Les gendarmes le retrouvent et se mettront à plusieurs sur le jeune homme. Malgré ses suppliques sur le fait qu’il a du mal à respirer, la police le menotte et le jette dans le fourgon. Pendant, le trajet, Adama perd connaissance, il ne pourra jamais être réanimé.
« Malheureusement, la mort de George Floyd vient imager la mort de mon petit frère. Les gendarmes le disent: dans la nuit où mon frère est mort, Adama Traoré a porté le poids de nos trois corps, Adama Traoré a subi un plaquage ventral, Adama Traoré a uriné sur lui, Adama Traoré a dit ‘je n’arrive plus à respirer’. Et quand George Floyd va mourir, ça va nous glacer, ces images vont nous horrifier (…), calquer la mort d’Adama Traoré », a estimé Assa Traoré, la soeur du jeune homme de 24 ans, porte-parole du Collectif Adama, sur BFMTV mercredi matin.
Depuis bientôt quatre ans, la famille d’Adama Traoré réclame justice, en vain
Trois expertises médicales ont déjà été ordonnées dans l’enquête. La dernière dont les conclusions ont été rendues publiques le 29 mai 2020, réfute qu’Adama soit mort par “asphyxie positionnelle.”
Cette thèse écarte la responsabilité des gendarmes sur la mort du jeune homme. L’expertise conclue aussi à une mort par “œdème cardiogénique.” Or, mercredi 3 juin, la famille d’Adama Traoré a fourni une expertise indépendante. Celle-ci conclue à “une asphyxie positionnelle induite par le plaquage ventral”, et incrimine donc directement les gendarmes.©Dzaleu.com