Cameroun : Le gouvernement dit stop aux appels aux dons illégaux du MRC et autres partis
Face à la crise du Covid-19, une des mesures prises par Yaoundé est la mise sur pied d’un fonds de solidarité national. Destiné à recevoir les contributions des Camerounais, il est le seul légal à ce jour. Très rapidement, cette initiative gouvernementale a été battue en brèche par le MRC, parti d’un des candidats malheureux à la présidentielle de 2018, Maurice Kamto.
Après avoir lancé un ultimatum au président camerounais, le sommant de faire une allocution publique sous sept jours, l’ex-ministre devenu opposant a laissé les Camerounais sur leur faim. A l’issue de ces 7 jours, rien ne s’est passé, hormis une quête à la générosité publique. Par cette initiative, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) entend aider les Camerounais, tandis qu’une partie de l’opinion lui reproche de faire de la récupération politique sur une crise sanitaire mondiale.
Le MRC est aussi accusé de faire de la provocation, s’arrogeant des prérogatives qui relèvent uniquement de l’Etat. C’est dans ce contexte qu’est arrivée une note du Ministère de l’Administration territoriale. dans —- datée du 7 avril, Atanga Nji, ministre de l’AT, rappelle le cadre juridique ds appels à la générosité publique.
Autre cas d’appel à la générosité : Nourane Foster du PCRN
Le PCRN (Parti pour la réconciliation nationale du Cameroun) est le parti de Cabral Libii, autre candidat malheureux à la présidentielle de 2018. A l’inverse du MRC qui avait boycotté les législatives de février 2020, le PCRN est allé à la rencontre des électeurs. Le parti a eu au final cinq députés. Nourane Foster, une des députés PCRN, a aussi lancé un appel à la générosité publique. La nouvelle élue est partisane d’un confinement total. Du côté des autorités, on ne privilégie pas un tel scénario dans le contexte camerounais. Nourane Foster, très active sur les réseaux sociaux, a de son côté lancé un appel aux dons.
Le gouvernement siffle la fin de la récréation
Atanga Nji pousse le MRC à sortir des documents de mise en conformité datés du jour du communiqué gouvernemental. Dans la note signée de Paul Atanga Nji, ministre de l’AT du Cameroun, on peut lire ceci :
« Le ministre de l’administration territoriale constate cependant pour le déplorer, qu’entre temps, certains leaders de partis politiques et d’associations ont lancé des appels à la générosité publique, prétendument aux mêmes fins (que le fonds de solidarité gouvernementale, NDLR) en vue de collecter des fonds, au mépris de la législation en vigueur. »
Rappelant que c’est la loi 14 août 1985 qui fixe les conditions d’octroi de l’autorisation d’appel à la générosité publique, le ministre de l’AT demande à tous les établissements financiers où seraient domiciliés les comptes recevant ces dons illégaux, de procéder à leur clôture « et à lui en rendre compte dans les meilleurs délais, sans préjudice de sanctions prévues par la législation en vigueur. »
La collecte de fonds en cas de situation de crise ou de catastrophe est encadrée par la loi et l’une des premières dispositions est qu’aucune collecte ne peut se faire sans autorisation préalable de l’Administration territoriale.
Suite à ce communiqué, de nombreux documents signés du MRC circulent depuis hier sur la Toile camerounaise. Or pour de nombreux observateurs, lesdits documents sont datés du 7 avril, jour de la sortie du ministre, ce qui sous-entendrait que le MRC a lancé son appel à la générosité publique sans avoir obtenu l’autorisation des autorités et contrevient ainsi à la loi. Le PCRN de Cabral Libii n’a pour sa part, pas encore officiellement réagi. ©Dzaleu.com