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Manu Dibango nous a quitté

Manu Dibango, saxophoniste et musicien camerounais

Manu Dibango nous a quitté

Le père de « Soul makossa », monument de la musique et de la culture, est décédé ce mardi 24 mars. La cause de son décès est lié au virus Covid-19 dont il a été testé positif semaine dernière.

Mercredi 18 mars, la page Facebook du saxophoniste camerounais annonçait qu’il avait été contrôlé positif au coronavirus. Le lendemain, un autre message annonçait que le musicien de 86 ans allait mieux et se reposait chez lui, après être sorti de l’hôpital. Malheureusement, le Covid-19, particulièrement virulent pour les personnes âges, a eu raison de lui.

« Chers parents, chers amis, chers fans,
Une voix s’élève au lointain…
C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango, notre Papy Groove, survenue le 24 mars 2020 à l’âge de 86 ans, des suites du Covid-19.
Les obsèques auront lieu dans la stricte intimité familiale, et un hommage lui sera rendu ultérieurement dès que possible. »

C’est par ce message que la famille du musicien et chef d’orchestre a annoncé son départ. De son véritable nom N’Djoké Dibango Emmanuel, Manu Dibango est né le 12 décembre 1933 au Cameroun. Originaire de la région du Littoral, ce fils de Douala reste un des plus célèbres représentants à l’extérieur de l’image de son pays, mais aussi de toute l’Afrique. Ci-après, la réaction de Minsili Zanga, fondatrice de Dzaleu.com :

« Manu Dibango était un « géant autant physiquement qu’intérieurement »

@minsilizanga

« Lorsque j’ai appris que Manu était sorti de l’hôpital et se reposait chez lui, comme beaucoup sans doute, j’ai posé un ouf de soulagement. Certes, à 86 ans, on pourrait se dire qu’il a eu une vie bien rempli. Mais voilà, il y a des êtres qui, même en ne les connaissant que de loin, marquent des millions de leurs contemporains. C’est le cas de Manu Dibango.

Comme beaucoup, j’aurai aimé le revoir au détour d’un morceau, d’un programme télé, nous régalant de son inimitable voix grave, après ces moments difficiles que nous vivons de par la planète. Hélas, il n’en sera rien, cette icône, ce géant autant physiquement qu’intérieurement, nous a quitté.

Imposant physiquement par sa grande taille et son look à nul autre pareil, Manu Dibango malgré sa célébrité était quelqu’un de très accessible. Je me souviens d’une des rares fois où je l’ai vu en concert il y a très longtemps. Chacun voulait s’approcher de lui. Et lui avec son saxo, il souriait avec ce sourire qu’on lui connaît tous. Il répondait aux salutations de chacun, s’attardant pour échanger un mot. Même sans le connaître intimement, ça se voyait que c’était un sacré bonhomme. Ça se voyait que ce sourire qui semblait perpétuellement l’habiter, était autant extérieur qu’intérieur. Il était rayonnant ! Il s’en va à une période difficile pour le monde entier.

Je pense à tous ceux qui auraient voulu lui rendre un dernier hommage mais ne le pourront pas confinement oblige. Je pense aux Camerounais, il a tellement apporté à notre pays natale avec simplement sa musique. Pour moi, il est une vibrante image de ce que furent les artistes de mon enfance : réunir, soigner, apaiser, enseigner les autres grâce à la musique. Merci pour tout ce qu’il nous a apporté.

« O kele woae mvoae a Nyamodo », dirai-je en Ewondo, ma langue. Va en paix, cher Artiste, cher Baobab. Bon retour auprès de nos Aïeux. » ©Minsilizanga.com