France – La fin des Mutuelles Santé avec un projet de « Grande Sécu »?
En déficit depuis plusieurs années, la Sécurité sociale française a franchi un nouveau record en 2020. En pleine année de confinement et crise de coronavirus, la Sécu a enregistré un déficit historique de 34,6 milliards d’euros.
Parmi les pistes de réformes envisagées par le gouvernement, celle de mieux articuler le rapport entre assurance maladie générale et mutuelles complémentaires. Les propositions à ce sujet du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) sont attendues pour ce mois de novembre.
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Alors, future disparition des mutuelles au profit d’une Grande sécu?
C’est ce que laisse entendre un article du Parisien [payant] : « Olivier Véran a commandé un rapport qui doit être remis dans les prochains jours, pour réfléchir à l’avenir de l’organisation du système de santé français. Un des scénarios propose la création d’une ‘Grande Sécu’, au détriment des mutuelles. Si l’ensemble de la protection santé des Français était confié quasi exclusivement à l’État? »
Un projet de Grande sécu consisterait en une nationalisation de celle-ci. Une telle initiative marquerait inévitablement l’arrivée d’une « médecine à deux vitesses. » C’est ce que pense Bernard Delas de l’ADAF.
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Nationaliser la sécurité sociale, une mauvaise idée pour l’ADAF
Pour Bernard Delas, Délégué général de l’ADAF, Association pour le développement de l’assurance française :
« Il vaut mieux consacrer du temps et des moyens à améliorer ce qui doit l’être plutôt qu’à détruire ce qui, somme toute, ne fonctionne pas si mal depuis des décennies. Le modèle français est unique en son genre, il a fait les preuves de sa robustesse ; il n’est pas parfait, certes, mais il combine de manière féconde et enviée partout dans le monde les bénéfices de la solidarité et de la mutualisation, la protection de tous et la liberté de chacun… »
Pour lui, mettre en place une Grande sécu aura d’énormes conséquences :
« Pour les complémentaires santé, c’est leur disparition pure et simple ; pour les Français, c’est le début d’un processus qui conduirait forcément à une médecine à deux vitesses. Et pour cause, une nationalisation du système de santé ferait exploser le déficit de la Sécurité sociale ; ce qui obligerait, dans le temps, à limiter le déficit en déremboursant et donc, en accélérant le processus qui conduit à une médecine à deux vitesses. » – Toute l’interview de Bernard Dalas