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Afrique – Algérie et Mali au diapason, le chef de la diplomatie d’Alger à Bamako

Afrique – Algérie et Mali au diapason, le chef de la diplomatie d’Alger à Bamako

Mardi 5 octobre, l’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer, a été convoqué par Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères. Le même jour, le chef de la diplomatie algérienne a été reçu en audience par les plus hautes autorités maliennes.

Le Mali, pays à la situation stratégique au Sahel, partage une frontière commune avec l’Algérie. Ces deux pays font une jonction entre l’Afrique subsaharienne et le Maghreb. Les deux connaissent aussi depuis quelques semaines, une escalade des tensions diplomatiques avec Paris.

Fin septembre à la tribune de l’ONU à New York, Choguel Maiga fait un discours où il réitère le droit pour son pays de collaborer avec tout partenaire susceptible de l’aider à retrouver le chemin de la stabilité. Pour les observateurs, c’était une référence directe aux critiques de la France, qui a enjoint Bamako de ne pas signer d’accord militaire avec la Russie. Emmanuel Macron a part la suite qualifié le discours de Choguel Maiga de « honteux », suscitant les protestations de Bamako.

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Le chef de la diplomatie algérienne au Mali

Samedi 2 octobre, c’est l’Algérie qui rappelait son ambassadeur en France et interdisait son espace aérien aux avions français stationnés au Sahel. Là aussi, il était reproché à Emmanuel Macron d’avoir tenu des propos déplacés sur les institutions algériennes. Selon un article du Monde, le président français avait insinué que l’histoire officielle de l’Algérie a été réécrite pour nourrir le rejet et haine de la France.

Mardi 5 octobre, Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères, a rencontré le Dr Choguel Kokala Maiga, le Premier ministre malien. A son arrivée à Bamako, Ramtane Lamamra a déclaré être venu sur instructions du président algérien :

« Le président de la République, M. Abdelmajid Tebboune m’a dépêché auprès du président de la Transition, chef de l’Etat, et auprès du Premier ministre, chef du Gouvernement, pour témoigner la solidarité agissante de l’Algérie, au peuple, au gouvernement malien en cette période de l’histoire contemporaine de votre nation, nation sœur, nation avec laquelle nous avons un destin commun », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne.

« L’Afrique, qui est le berceau de l’humanité, est également le tombeau du colonialisme et du racisme » pour Ramtane Lamamra

« Les Algériens lisent dans leurs livres d’histoire la contribution inestimable qu’a apporté le Mali à travers la décision souveraine du président Modibo Keita [premier président du Mali] en 1960 après l’indépendance du Mali, d’ouvrir à l’armée de libération nationale algérienne la frontière commune afin que notre armée de libération nationale puisse ouvrir un front contre le colonialisme pour l’indépendance de l’Algérie qui était inévitable après des années de luttes et de sacrifices », a-t-il continué.

« Nos partenaires étrangers ont besoin de décoloniser leur propre histoire, ils ont besoin de se libérer de certaines habitudes, de certains comportements, de certaines visions qui sont intrinsèquement liés à la logique incohérente portée par la prétendue civilisation de l’occident qui a été la couverture idéologique pour essayer de faire passer le crime contre l’humanité », a continué le ministre Ramtane Lamamra.

Le chef de la diplomatie algérienne a aussi été reçu en audience par Assimi Goita, président de la transition au Mali. ©Dzaleu.com – Pacôme K.