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HISTOIRE – Quand l’affrontement Europe-Allemagne en 14-18 faillit causer la disparition du peuple BATANGA au Cameroun

HISTOIRE – Quand l’affrontement Europe-Allemagne en 14-18 faillit causer la disparition du peuple BATANGA au Cameroun

Pour comprendre, Kribi, ville côtière donnant sur l’océan Atlantique et point stratégique du Golfe de Guinée, était une position clé pour les Allemands alors présents au Cameroun suite au partage de l’Afrique à Berlin-1884.

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De 1914 à 1916, Allemands, Anglais et Français se livreront des combats acharnés pour le contrôle du Golfe de Guinée

Lors des affrontements, les forces du reich vont utiliser les populations comme boucliers humains, un massacre sans nom. Finalement, les belligérants décideront d’évacuer les populations par bateaux, des milliers périront dans ce deuxième drame.

En effet, les navires affrétés mouillant au large des côtes kribiennes, les populations n’ont que la nage ou des embarcations de fortune pour les rejoindre, et des familles entières n’atteindront jamais ces bateaux. Pour ceux qui y arrivent, les conditions ne sont pas loin de ceux qu’ont connu leurs Aïeux dans les cales des bateaux négriers. De nombreux mourront de malnutrition et de maladie.

Le reste, malgré l’aide de certaines populations autochtones, se retrouvera exploité dans les plantations coloniales des actuelles régions du Sud-Ouest Cameroun, alors sous domination britannique. C’est l’une des deux régions qui constitue ce qu’on appelle aujourd’hui « NoSo » pour Nord-ouest et Sud-ouest.

Elles aussi donnant sur la façade atlantique et riches en pétrole et autres ressources, les régions du NoSo sont un enjeu stratégique et économique et attisent les convoitises de puissances occidentales.

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Le NoSo est le terrain depuis 2016 de velléités sécessionnistes soutenues par l’Occident, États-Unis en tête, du moins c’est l’avis partagé par l’opinion camerounaise.

AUDIO : Comprendre la situation géostratégique du Golfe de Guinée :

Cas du Cameroun

Revenons au quasi génocide du peuple BATANGA

Avant le premier grand conflit européen, en 1880 plus précisément, ce peuple avait déjà vu ses terres et populations pilonnées par des navires de guerre britanniques, suite à un différend entre les populations et un capitaine anglais, Dayas. Des archives sauvées in extremis de la destruction aux Pays-Bas, il ressort que suite à la capture d’un marin anglais, un moyen pour certains chefs locaux d’ouvrir des négociations avec les forces anglaises pour l’ouverture d’un comptoir commercial, une répression sans commune mesure avec l’acte fut organisée.

La Grande-Bretagne mobilisa plusieurs navires de guerre, sept, et des centaines de soldats pour bombarder la région, rasant des zones entières et massacrant les populations désarmées.

Il convient de noter que de tels actes de cruauté interviennent dans un contexte mondial où l’Europe, boostée par sa récente révolution industrielle, a fondu une fois de plus sur l’Afrique, en quête non plus d’hommes, mais de matières premières.

La colonisation succède ainsi à l’esclavage

Après le partage du continent entre puissances européennes, c’est la ruée sur le continent pour y établir via les armes et des traités iniques, des « comptoirs commerciaux ». Durant la résistance à la pénétration allemande, très brutale dans les zones du Sud et Centre du Cameroun notamment, de nombreux leaders seront exécutés dans toute la zone forestière et côtière.

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A Yaoundé, le quartier Etoam-Meki (littéralement « mare de sang »), tire son nom du massacre qui y fut perpétré

De nombreux chefs Betí comme OMGBA BISSOGO à Yaoundé, y laisseront la vie. A Kribi, le chef Batanga MADOLA sera parmi les résistants assassinés par les Allemands.

Après un an d’exil, les mêmes européens qui avaient failli faire disparaitre le peuple Batanga, organiseront son retour, les 14 février et 9 mai 1916.

Aujourd’hui, les BATANGA commémorent chaque année ces épisodes tragiques

A travers le « February » et le MAYI MA YAMU, ils rendent grâce à leurs Ancêtres et au Créateur, car pour les BATANGA, c’est ce dernier ainsi que leurs Aïeux qui leur ont permis de ne pas disparaître comme tant d’autres peuples génocidés au fil de l’histoire par l’Occident. ©Dzaleu.com