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CRT ou Théorie critique de la race : petit aperçu avec un épisode de la série « Demain nous appartient »

CRT ou Théorie critique de la race : petit aperçu avec un épisode de la série « Demain nous appartient »

Une mise au point déjà, les problématiques des minorités sont bien réelles. Critiquer la CRT et ses dérives ne devrait pas pousser à éluder ces problématiques.

La Théorie critique de la race (Critical race Theory, CRT en anglais), est née aux Etats-Unis fin des années 80. Mais, qu’est-ce que c’est? Difficile en réalité de la définir de façon précise, tant on peut tout y mettre. Voici la définition qu’en donne l’encyclopédie Britannica : « La théorie critique de la race (TRC) est un mouvement intellectuel et social. »

C’est « un cadre d’analyse juridique vaguement organisé basé sur le principe que la race n’est pas une caractéristique naturelle, biologiquement fondée, de sous-groupes d’êtres humains physiquement distincts, mais une catégorie socialement construite (culturellement inventée) qui est utilisée pour opprimer et exploiter les personnes de couleur. »

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La CRT, bien intentionnée en apparence, mais…

Donc, de prime abord, la CRT apparaît comme une théorie bien intentionnée car comme dit dans l’introduction de « mise au point », les problèmes des minorités, et plus globalement des populations du Sud dans ce monde capitaliste, sont bien réels.

« Les théoriciens critiques de la race soutiennent que le racisme est inhérent à la loi et aux institutions juridiques des États-Unis dans la mesure où elles fonctionnent pour créer et maintenir des inégalités sociales, économiques et politiques entre les Blancs et les non-Blancs, en particulier les Afro-Américains« , continue Britannica.

« Les théoriciens critiques de la race s’attachent généralement à appliquer leur compréhension de la nature institutionnelle ou structurelle du racisme à l’objectif concret (bien que lointain) d’éliminer toutes les hiérarchies fondées sur la race et autres hiérarchies injustes« , écrit l’encyclopédie, qui consacre un dossier en plusieurs parties au sujet.

Vous avez désormais une petite idée de cette théorie qui entend, par des actions concrètes surtout liées à l’éducation, favoriser l’émancipation raciale des minorités.

Une fois que cela est dit, il est important de se rendre compte de qui se joue avec la CRT : se servir des minorités pour promouvoir un certain mode de pensée (et donc de vie) qui en réalité, les desservira en premier.

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La CRT, ou comment œuvrer pour l’émancipation raciale des minorités en accentuant les clivages ?

La CRT poursuit entre autres, l’objectif de rétablir un certain équilibre en valorisant les minorités, et en menant des programmes auprès des autres pour mieux connaître ces minorités.

Sauf que dans les faits, nous assistons plutôt à une accentuation des divisions et des incompréhensions. Prenons le cas de l’histoire des Noirs et de la question des réparations matérielles de l’esclavage. Les Noirs qui œuvrent pour cela demandent une réparation concrète. Ils ne demandent pas pas des attitudes d’auto flagellation.

Toujours sur la traite négrière, on peut enseigner de façon plus plus objective ce pan de l’histoire (en précisant que l’histoire des Noirs se résume pas à ça), sans avoir à assister aux dérives d’auto culpabilisation qu’on a vu aux États-Unis par exemple, ou des étudiants blancs (Evergreen) sont appelés à se mette à genoux face à leurs camarades Noirs. A part diviser et alimenter les frustrations, quel est l’intérêt réel ? Voir de tels actes de contrition va-t-il accélérer la question bien concrète des réparations, au vu des millions d’Africains morts, et de l’apport de leurs descendants dans la richesse actuelle des pays occidentaux ? Pour nous : NON !

Revenons en France avec cet extrait de « Demain nous appartient »

Généralement, quand on dit « CRT », ceux qui s’intéressent au sujet, pensent : « Etats-Unis . » Or, la CRT peut se retrouver partout, même si diluée.

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De plus, dans ce monde globalisé, la crise du Covid nous démontre encore à quel point l’Europe et l’ensemble des pays occidentaux, peuvent être alignés sur les Etats-Unis. Ces derniers donnent le « la », le reste de l’Occident suivant généralement vite.

C’est le cas dans de nombreux domaines, dont celui culturel, particulièrement visé par la CRT. Tout comme l’éducation. Dès lors, pas difficile de comprendre pourquoi, en matière de vulgarisation de la CRT, l’éducation, le culturel (télévision ou cinéma), le marketing (publicité), sont souvent à la pointe. Une question : si vous êtes série télé, avez-vous remarqué à quel point ces dernières années, il manque rarement le bon ami ami Noir, sympa, musclé, gay ?

Zoom sur l’épisode 102 de la série grand public « Demain nous appartient »

Nous vous invitons à visionner tout l’épisode dont est tiré l’extrait partagé plus haut. A la une dans la séquence, le personnage « Angie Lopez Diallo. » Déjà le nom : Andie, prénom mixte, androgyne. Lopez, hispanique. Diallo, africain. Et que nous dit le personnage : un discours 100% CRT, victimisation, indexation sous ouvert de légitimes rébellion et revendications.

Ensuite, un amalgame évident en liant Noirs, Binaires, LGBT… des sujets clivants et polémiques bien loin des problématiques prioritaires de cette communauté tant en France qu’au-delà. En effet, son lien avec son continent d’origine est assez fort pour qu’on élude cela dès lors qu’on prétend s’intéresser à cette communauté. Et quand on connait le regard de cette culture sur des sujets de binarité, changement de sexe, etc., en quoi la lier à leurs revendications « l’émancipe racialement » ?

L’épisode évoque un aspect important, une histoire enseignée où toute composante d’une nation puisse se retrouver. Mais, est-ce par le clivage qu’on y arrivera ?

En apparence bien intentionnée, la CRT, du moins son accueil et les réactions qu’elle suscite, accentue plutôt plutôt les divisions profondes, celles qu’on ne voit pas, car se jouant au niveau de la psyché. Et si pour une fois, pour vraiment « aider » les minorités, on cessait de réfléchir à leur place ? Qu’on agissait en profondeur, sur les causes structurelles génératrices de discrimination et divisions ?©Dzaleu.com