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Covid-19 : Le président camerounais interroge le rôle de l’homme

Covid-19 : Le président camerounais interroge le rôle de l’homme et appelle ses compatriotes à rester vigilants côté gestes barrière

Jeudi 31 décembre au soir, Paul Biya a délivré son discours de fn d’année Parmi les points abordés, la crise du Covid-19. C’est par elle que le chef de l’Etat camerounais a débuté son propos, saluant le dévouement du monde médical notamment.

« Il est trop tôt pour tirer les leçons de ce douloureux épisode », rappelle-t-il. Ce qui est intéressant dans ce sujet placé en pole position, c’est le questionnement fait par le président camerounais sur la responsabilité de l’homme.

« Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes,
Vous comprendrez, j’en suis sûr, que je commence ce message traditionnel en vous parlant de l’irruption, sur notre planète, de la pandémie du coronavirus. A cet égard, l’année 2020 restera certainement dans les mémoires comme une année sombre, marquée par des centaines de milliers de morts à travers le monde. »

Le ton est donné, grave

On s’attend à la suite, l’impact du Covid-19 sur l’économie, et c’est le cas : « Comme la quasi-totalité des pays, le Cameroun a été touché. Peut-être moins gravement que d’autres Etats. Malgré nos efforts, le COVID-19 a endeuillé de nombreuses familles et provoqué de graves difficultés dans le fonctionnement de notre économie et de notre société », dit Paul Biya.

« Je saisis cette occasion pour saluer de nouveau le dévouement de nos médecins, infirmiers. Et, de façon générale, de notre personnel de santé, grâce auquel de nombreuses vies ont pu être sauvées et continuent de l’être. Il est peut-être trop tôt pour essayer de tirer les leçons de ce douloureux épisode qui, d’ailleurs, se poursuit », continue-t-il.

« Est-il nécessaire de rappeler que l’actuelle pandémie n’est pas la première. Et que l’Histoire nous a appris que des épidémies ont anéanti des populations entières : la plus récente s’étant déclarée au lendemain de la Première Guerre mondiale », assène Paul Biya.

L’allusion au Covid-19 aurait pu s’arrêter là, mais le président camerounais va plus loin

En filigrane, il indexe la responsabilité humaine. Une action souvent motivée par des ambitions impérialistes (exploitation des uns par les autres). Interrogeant les origines du Covid-19, il dit :

« Faut-il y voir la responsabilité de l’homme, coupable d’exploiter sans modération les ressources naturelles de la planète et de se livrer sans cesse à des conflits générateurs de massacres et de maladies, ainsi qu’à des expériences pour développer des armes nouvelles ? »

Pour le chef de l’Etat camerounais, cet aspect (responsabilité humaine) ne peut être éludé.

« La question doit, je crois, être posée. Quelle que soit la réponse, c’est le mérite de notre époque d’avoir clairement soulevé le problème. (Celui) de la relation entre l’homme et son milieu naturel. C’était, me semble-t-il, l’objectif de la Conférence de Paris sur le réchauffement climatique dont les recommandations restent d’actualité. »

Le président camerounais Paul Biya

Paul Biya appelle ensuite ses compatriotes à la vigilance, la question du Covid-19 étant loin d’être finie

En effet, de nombreux pays en Occident parlent déjà de troisième vague. De mutation du virus et aussi de la controversée question de la vaccination. Pour Paul Biya, ses compatriotes doivent redoubler d’attention dans le respect des gestes barrière :

« Quoi qu’il en soit, nous ne devons pas pour autant dormir sur nos lauriers. J’ai personnellement constaté que la plupart de nos concitoyens ne respectent plus les mesures de protection édictées par le Gouvernement », dit-il.

« Au moment où, partout ailleurs, l’on constate une deuxième vague de l’épidémie, couplée à l’apparition d’une nouvelle souche du virus plus contagieuse, je vous exhorte de nouveau à porter vos masques. A vous laver régulièrement les mains. Et à faire appel à un médecin ou à tout autre personnel de santé au cas où des symptômes apparaissent. C’est le seul moyen de préserver les vies et de freiner la propagation du virus », déclare le président camerounais.

Sur la question du Covid-19, il est intéressant de faire un constat. C’est celui que le Cameroun est un des rares pays africains à avoir évité les effets d’annonce. Au début de la crise, de nombreux pays africains communiquaient sur les centaines de milliards qu’ils allaient allouer au Covid-19. D’autres confinaient leurs populations, et du côté du Cameroun, on optait pour une politique différente.

En lieu et place d’un confinement général, l’accent fut mis sur les gestes barrières. Et sur la mise sur place de protocoles sanitaires stricts. Et ceci tant à l’intérieur, que pour les voyageurs entrant dans le pays. A la clé, moins de 500 décès et un taux de guérison dépassant les 95%. Le Cameroun a ainsi été félicité pour sa gestion remarquée de la crise du coronavirus. Au cœur de cette lutte, la vision du chef de l’Etat et le rôle remarqué de son ministre de la Santé, le Dr Manaouda Malachie. Par M.Z.