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Cameroun : le gouvernement hausse le ton contre le MRC

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Cameroun : le gouvernement hausse le ton contre les activistes violents et le MRC

Mardi 22 septembre, le mouvement pour la renaissance du Cameroun avait appelé à des marches. Pour lui, le peuple doit doit descendre dans la rue pour chasser le président Paul Biya du pouvoir.

Soutenu par une mouvance d’activistes de la diaspora et par quelques Ong locales pro-légalisation de l’homosexualité, le MRC entendait marcher pour deux raisons : la révision du code électoral et la paix en zone anglophone. Selon son président, pas d’élections régionales au Cameroun sans cela. Or, en 2018, il participé à la présidentielle sous ce même code, et alors que le conflit au NoSo battait son plein.

Cet énième projet du MRC de mettre à mal les institutions camerounaises a été un échec cuisant tant au Cameroun qu’à l’extérieur. A Yaoundé la capitale politique, la population a vaqué à ses occupations comme à l’accoutumée. A Douala la capitale économique, la police a tôt fait de disperser les quelques manifestants qui avaient bravé les mises en garde du gouvernement.

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Surtout, l’opinion publique camerounaise a une fois de plus montré son refus de tout mouvement insurrectionnel. Si les Camerounais s’accordent à dire qu’il faut un réel changement dans la gouvernance administrative et les mentalités, ils sont en majorité contre toute instrumentalisation du climat socio-économique, et réfractaires à toute ingérence extérieure.

Or, le MRC est un habitué des appels de balle à la communauté internationale, afin qu’elle s’invite au Cameroun. Beaucoup de leurs compatriotes le leur reprochent, outre le grief qui leur est fait d’avoir une démarche ethnofascisante.

Sur les réseaux sociaux, avant et après la marche du 22 septembre, les vidéos et sujets quand ils n’invectivent pas le MRC, sont unanimes : les Camerounais ne sont pas prêts à descendre dans la rue pour les ambitions d’opposants qui peinent à fédérer au-delà de leur communauté. Plusieurs en appellent même à la dissolution du MRC.

Pour une partie de l’opinion camerounaise, le MRC de Maurice Kamto doit être dissous

Ces Camerounais lui reprochent notamment la tribalisation du débat politique au Cameroun, et une instrumentalisation de chaque fait. Le MRC, qui a boycotté les législatives et municipales de février 2020, ne dispose d’aucune mairie, ni député. Difficile dans ces conditions, de se prévaloir du rang de « premier » parti d’opposition.

Pour ses pourfendeurs, le MRC en est réduit à enfiler les buzz afin de rester sur le devant de la scène, quitte à mettre encore plus à mal l’équilibre entre communautés. Aussi, depuis 2018, des voix se sont élevées sur la Toile camerounaise pour demander l’interdiction du parti de l’ex-ministre de la Justice Maurice Kamto.

Avec la marche insurrectionnelle du 22 septembre et le recours par le MRC à un cabinet d’avocats d’Amsterdam, ces voix ont repris de plus belle. En effet, le MRC s’est alloué les services de ce cabinet, qui suscite ironie et indignation des Camerounais. Ce cabinet s’est ainsi en l’espace de quelques jours, illustré par des tweets et deux lettres d’injonction au Cameroun.

Le gouvernement camerounais hausse le ton contre le MRC de Maurice Kamto

Du côté du gouvernement, un communiqué revenant sur les évènements du 22 septembre, sonne comme une mise en garde sévère contre le MRC.

Sont aussi indexés, tous ceux qui porteraient atteinte à la sécurité du Cameroun. Allusion directe aux activistes du mouvement dit « Bas ». Ce dernier s’illustre depuis 2018 par des diatribes tribalistes. Mais aussi par une violence inouïe envers les artistes en 2018. Casse des ambassades camerounaises en France, Belgique et Allemagne en 2019.

Le 22 septembre, ils étaient de nouveau devant les représentations diplomatiques camerounaises. Mais, face à un fort dispositif de sécurité, plusieurs ayant été victimes de jets d’eau et gaz lacrymogènes de la part des policiers de ces différents pays en faction devant les ambassades du Cameroun.

Dans son communiqué, le gouvernement camerounais fait comprendre que des recherches sont en cours. Elles visent à retrouver certains individus liés aux marches du 22 septembre. Parallèlement, en Belgique notamment, une dizaine d’activistes pro-Kamto est devant la justice pour répondre des casses de l’ambassade camerounaise à Bruxelles en 2019.©Dzaleu.com

Accéder à l’intégralité du communiqué du gouvernement camerounais du 25/9/2020 sur le MRC et la marche du 22 septembre