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Marche du 22 septembre au Cameroun : l’opposition accuse le pouvoir de terreur

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Marche du 22 septembre au Cameroun : l’opposition accuse le pouvoir de terreur  

Pour le MRC, parti ayant appelé à des marches pour chasser l’actuel président, l’échec de l’opération est tout trouvé. Selon un communiqué du MRC de Maurice Kamto au lendemain d’une marche à l’échec cuisant, la faute à la terreur du gouvernement.  

Selon le communiqué du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun de l’ex-ministre de la Justice camerounaise devenu opposant, 589 personnes auraient été arrêtées dans la seule journée de mardi. Des chiffres que le MRC peine à expliquer, les quelques marcheurs aperçus à Douala, atteignant difficilement la centaine.  

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Le MRC qui avait appelé à marcher notamment à Douala et Yaoundé, a une fois de plus montré son incapacité à mobiliser les camerounais au-delà de quelques partisans téméraires. De plus, sur les réseaux sociaux, la circulation de listes de personnes supposées interpellées mardi, suscite beaucoup de commentaires.  

Ceux-ci sont à près de 100% originaires de la communauté de Maurice Kamto (Bamileké, Ndrl), tout comme la mouvance d’activistes de la diaspora anti-pouvoir. Ces derniers avaient choqué l’opinion camerounaise ces deux dernières années avec le boycott et agressions d’artistes, le saccage des ambassades.

Mardi 22 septembre, ils ont voulu récidiver en violant les représentations diplomatiques camerounaises à Paris et Londres notamment. Mal leur en a pris, de nombreuses vidéos les montrant en déroute devant les policiers français ou anglais.  

Habitué des mots d’ordre sans effet sur le terrain, Maurice Kamto du MRC avait appelé à manifester pour deux raisons

Selon lui, la marche du 22 septembre vise à exiger la révision du code électorale. Mais aussi la paix dans les deux régions anglophones. Les manifestants qui étaient sortis malgré les mises en garde des autorités, ont convergé vers le grand carrefour de Ndokoti, scandant des “Libérez”, “Trop c’est trop” et “Paul Biya doit partir”, avant que la police ne les disperse et procède au passage à des interpellations. Sur les réseaux sociaux camerounais, la tendance était plutôt à la moquerie envers les marcheurs, photos et vidéos à l’appui.    

Pourtant, cela n’a pas empêché Maurice Kamto d’être solidaire du communiqué des appelants à la marche. Une incohérence de plus selon ses pourfendeurs. Et de rappeler que sa femme Julie Kamto travaille toujours pour le gouvernement camerounais. Ce même gouvernement que l’opposant considère illégitime.

« Nos populations ont fait preuve d’un courage héroïque face à un déploiement sans précédent de la machine répressive du régime », selon le communiqué. La « machine répressive » a « semé la terreur toute la semaine précédant les marches, causé des victimes innocentes, notamment de nombreux blessés, y compris par balle. »  

De son côté, l’opinion camerounaise reproche notamment à Maurice Kamto l’extrême tribalisation du débat politique. On lui reproche aussi ses nombreux appels de pied à une ingérence internationale au Cameroun.

À quelques mois des régionales du 6 décembre, le MRC reste fidèle à sa tactique. Celle qui consiste à occuper le terrain par des actions largement décriées. Le parti, qui avait boycotté les législatives et municipales de février 2020, n’a aucun député à l’Assemblée, ni de mairie. ©Dzaleu.com