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Mali : L’ambassadeur de France convoqué suite aux propos d’Emmanuel Macron

Mali : L’ambassadeur de France convoqué suite aux propos d’Emmanuel Macron

Mardi 5 octobre, l’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer, a été convoqué par Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne. Le même jour, le responsable de la force Barkhane était reçu par le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense. Les deux hommes se sont rencontrés pour discuter de l’engagement militaire français au Mali.

Fin septembre à la tribune de l’ONU à New York, Choguel Maiga fait un discours où il réitère le droit pour son pays de collaborer avec tout partenaire susceptible de l’aider à retrouver le chemin de la stabilité.

Pour les observateurs, c’est une référence directe aux critiques de la France, qui envoie des invectives au Mali, si jamais le pays finalisait son accord militaire avec la Russie. Florence Parly, ministre de la Défense, ira jusqu’à évoquer une ostracisation internationale de Bamako, si jamais il signait cet accord.

A la tribune de l’ONU, Choguel Maiga réitere la volonté du Mali de diversifier ses partenariats. Il rappellera que c’est la France qui avait annoncé unilatéralement son départ du pays, un « abandon en plein vol » que le Mali a pris en considération d’où ses accords avec d’autres partenaires.

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Comme en Algérie, les propos d’Emmanuel Macron passent mal

Face au discours de Choguel Maiga, Florence Parly traitera les propos du chef du gouvernement malien de « honteux », « hypocrites. » Le président français lui emboitera le pas :

« Je rappelle que le Premier ministre malien est l’enfant de deux coups d’État, si je puis dire. Puisqu’il y a eu un coup d’État en août 2020 et un coup d’État dans le coup d’État. Donc, la légitimité du gouvernement actuel est démocratiquement nulle », dira Emmanuel Macron au micro de Radio France Internationale (RFI).

« Ce qu’a dit le Premier ministre malien est inadmissible. C’est une honte. Et ça déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement », continuera Emmanuel Macron.

Plus tard, Emmanuel Macron déclarera que « l’armée française n’a pas à se substituer au non-travail de l’État malien. » Un ensemble de propos que Bamako n’a pas goûté, d’où la convocation du représentant français au Mali.

Face à Joel Meyer, le ministre malien des Affaires étrangères a appelé les autorités françaises à la retenue et à éviter les jugements de valeur. Pour Abdoulaye Diop, de tels propos sont de nature à mettre à mal les relations amicales entre les deux pays à l’heure où la priorité, selon le responsable malien, doit rester la lutte contre les terroristes au Sahel. Aussi a-t-il rappelé que la relation entre la France et le Mali doit se faire selon « une approche constructive qui doit être basée sur le respect mutuel.

Le chef de la diplomatie algérienne au Mali, pays voisin qui vit aussi des tensions diplomatiques avec la France

Samedi 2 octobre, c’est l’Algérie qui rappelait son ambassadeur en France et interdisait son espace aérien aux avions français stationnés au Sahel. Là aussi, il était reproché à Emmanuel Macron d’avoir tenu des propos déplacés sur les institutions algériennes.

Mardi 5 octobre, en marge de la convocation de l’ambassadeur français, Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères, était au Mali où il a rencontré le Dr Choguel Kokalla Maiga, le Premier ministre malien. A son arrivée à Bamako, Ramtane Lamamra a déclaré être venu sur instructions du président algérien Abdelmadjid Tebboune.

« Le président de la République, M. Abdelmajid Tebboune m’a dépêché auprès du président de la Transition, chef de l’Etat, et auprès du Premier ministre, chef du Gouvernement, pour témoigner la solidarité agissante de l’Algérie, a déclaré le chef de la diplomatie algérienne.©Dzaleu.com – Pacôme K.