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Mali : Enorme soutien populaire à Assimi Goita et appel au départ des militaires étrangers

Mali : Enorme soutien populaire à Assimi Goita et appel au départ des militaires étrangers

Mercredi 22 septembre 2021, le Mali célébrait son indépendance déclarée 61 ans plus tôt par Modibo Keita, premier président du pays. En ce jour symbolique, ils étaient des dizaines de milliers à Bamako pour soutenir la transition militaire, et réclamer le départ de l’armée française.

C’était à l’appel du mouvement Yerewolo et d’autres organisations citoyennes comme le Groupe des Patriotes du Mali (GPM) ou « Debout sur les Remparts », un mouvement de jeunesse.

Mercredi 22, la place de l’Indépendance de Bamako était noire de monde. Une gifle pour ceux qui accentuent les pressions sur le colonel Assimi Goita afin qu’il organise des élections d’ici février 2022. Pour les Maliens, la priorité est à la sécurisation de leur pays, et non en un scrutin dont le calendrier serait décidé par l’extérieur.

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Le peuple malien ne veut plus d’implication étrangère non sollicitée

La manifestation de mercredi a vu plusieurs activistes panafricains apporter leur soutien aux Maliens. Son succès est analysé comme un message direct à la France, en tête des pays qui font actuellement pression pour qu’il y ait élections au Mali.

De plus, Paris, par la voix de Florence Parly sa ministre de la Défense, est à la manœuvre pour exiger du Mali d’arrêter sa collaboration avec la Russie. Une position que partage la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Au centre de leurs exigences, le groupe Wagner, présenté par Paris comme groupe « mercenaire ».

Or, ce groupe paramilitaire russe est au cœur de la libération d’un autre pays, la RCA. Ce pays, malgré la présence de forces françaises et onusiennes, était jusqu’à 9 mois encore, engagé dans d’incessants conflits internes durant depuis plus de 60 ans.

Il a fallu un accord avec la Russie pour voir Archange Touadera (président centrafricain), reprendre la main sur son pays. Cet exemple faisant tâche d’huile, aujourd’hui, c’est le Mali qui se félicite de signer un accord militaire avec la Russie. Bamako n’entend donc pas se voir dicter ses alliances par Paris ou la Cedeao.

A Bamako, une foule immense pour soutenir la transition militaire
et exiger le départ des forces militaires étrangères

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Une foule immense pour soutenir la transition militaire portée par le colonel Assimi Goita

Le 22, les Maliens dans la la manifestation de Bamako l’ont rappelé, la France à travers la force Serval, devenue Barkhane, est présente sur leur territoire depuis 2013, sans résultats. Au contraire, le Mali est aujourd’hui divisé en deux, et l’insécurité s’est répandue dans les pays voisins.

Tout en réclamant le départ définitif de Barkhane, les Maliens mercredi ont tenu à rappeler que l’arrivée des militaires au pouvoir est une conséquence de la volonté du peuple. Ils entendent apporter tout leur soutien à Assimi Goita, et « même s’il doit rester dix ans de plus, il va rester ! »

Ce propos d’un ressortissant de la diaspora malienne interrogé par la Rédaction de Dzaleumedia, est aussi partagé par de hautes personnalités. C’est le cas du cheikh Bouyé Haïdara aussi appelé Chérif de Nioro, localité à la frontière avec la Mauritanie.

Influent chef religieux et guide de la confrérie Hammawiyya, le cheikh Bouyé Haïdara a organisé août 2021 une marche de soutien à la Transition, demandant qu’elle soit prorogée de trois ans.

A Bamako, l’activiste Kemi Seba et président de l’ONG « Urgences panafricanistes » a un message

L’aide militaire de la Russie, la question qui fâche Paris

Depuis que l’Afrique noire francophone a vu le travail des militaires russes en Centrafrique, beaucoup nourrissent le vœu de voir de tels accords se multiplier. Pour l’opinion, malgré des accords de défense avec Paris, leurs pays ont toujours baigné dans une insécurité active ou larvée, du fait de la faiblesse de leurs armées.

Pour eux, pas de réelle indépendance sans des armées fortes, ce que Paris a toujours empêché pour garder la mainmise sur ce qu’elle désigne comme son « précarré ».

Pour Keïta Fatoumata Kouyaté, présidente du Groupe des Patriotes du Mali, la pétition lancée par son mouvement en 2016 pour demander à la Russie d’intervenir au Mali, a totalisé 8 millions de signatures dans un pays qui compte environ 20 millions d’habitants.

Si lors de son discours mercredi à la télévision nationale Assimi Goita a évité ce sujet, au Mali, il va de soi que l’accord avec la Russie doit être finalisé. Quant aux injonctions venues de la Cedeao et de Paris, le jeune colonel de 37 ans parle lui, de la nécessité « d’impulser une vraie dynamique de changement » au Mali.

Et pour les partenaires étrangers du Mali, tout en les remerciant, Assimi Goita leur a rappelé que leur engagement aux côtés de Bamako doit se caractériser par une « résolution durable des problématiques sécuritaires. »

Il les a aussi invité à avoir « une meilleure lecture de la situation du Mali. » ©Dzaleu.com – P.K. et O.B.

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A VOIR –

Le film russo-centrafricain « Touristes »

Une plongée scénarisée dans la coopération entre les deux pays…
Et aussi un beau film mêlant suspense et héroïsme