Non classé

Mali : Décès de l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT)

Mali : Décès de l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT)

L’ex-chef d’Etat malien est décédé mardi 10 novembre. Il venait d’avoir 72 ans. Militaire de formation, il fut renversé en 2012 par un coup d’Etat.

« Amadou Toumani Touré est décédé dans la nuit de lundi à mardi en Turquie où il était évacué (pour des raisons) sanitaires », selon un proche repris par l’AFP. L’ancien chef d’Etat, a récemment subi une opération du cœur, et avait rejoint la Turquie pour une visite de contrôle

Né le 4 novembre 1948 à Mopti, Amadou Toumani Touré a dirigé le Mali par deux fois, de 1991 à 1992. Puis, de 2002 à 2012.

En 1991, il participe au coup d’Etat militaire contre Moussa Traoré, alors président. Ce coup d’Etat est lui-même consécutif à une longue contestation populaire contre le régime en place depuis 1968. Nommé à la tête de la Transition, ATT la mènera avec brio, gagnant sa renommée de grand démocrate. Il dirigera l’organisation des élections qui mèneront à l’élection d’Alpha Oumar Konaré en 1992.

Cette passation sans heurts du pouvoir militaire aux civils, marquera les Maliens

En 2002, Amadou Toumani Touré se présente comme candidat, et est brillamment élu. Cinq ans plus tard, en 2007, les Maliens lui renouvellent leur confiance. Mais entre temps, Kadhafi a été tué, la Libye en plein chaos, ne peut plus contenir la déferlante terroriste qui s’abat sur le Sahel.

Au Mali, la ville historique de Tombouctou et tout le Nord du pays subit la rébellion Touareg. L’armée malienne et surtout ses soldats, subissent des pertes que le public accepte mal. A Bamako et le reste du pays, la grogne monte. On commence à reprocher à ATT de ne pas réussir à juguler la menace. Finalement, il est renversé en 2012 par les militaires, avec à leur tête le capitaine Amadou Sanogo.

Aujourd’hui, ce coup d’Etat étonne d’autant plus qu’ATT, à deux mois de la fin de son mandat, n’avait pas prévu de se représenter. Loin de remettre le Mali sur les rails, ce coup d’Etat marquera sa descente dans la violence. Serval, devenue Barkhane (soldats français), n’y change rien. Le Mali se retrouve divisé en deux, et la violence terroriste s’étend d’année en année, touchant les pays voisins.

En exil au Sénégal, ATT avait définitivement regagné son pays mi décembre 2019. Le 18 août, Ibrahim Boubacar Keita, président et ex-adversaire politique d’ATT, est à son tour été emporté par un coup d’Etat. Depuis, les militaires ont engagé une transition. Moins de trois mois après le dernier coup d’Etat et moins d’un an après son retour, un des plus grands politiciens du Mali vient de tirer sa révérence.©Dzaleu.com M.Z.