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Les Camerounais doivent dire non aux fausses rumeurs

Paul Biya (président camerounais) au Palais d'Etoudi

Les Camerounais ne doivent pas céder à la panique. Ils doivent aussi dire non aux fausses rumeurs

Le président camerounais s’adressait à la Nation mardi 19 mai, veille de la Fête nationale de l’Unité. Très élégant comme à son habitude, Paul Biya commence par placer le contexte. Cette année 2020, il est « différent. » En effet, crise du Covid-19 oblige, les festivités publiques du 20 Mai ont été annulées. C’était déjà le cas le 1er Mai pour la fête du travail. Les points forts du discours de son Excellence M. le président Paul Biya sont repris ici. Dans cet article, zoom sur l’appel fait aux Camerounais de ne pas suivre les rumeurs ni céder à la panique.

« Mes chers compatriotes,
La première chose que je voudrais vous dire en ce jour est de ne pas céder à la panique, et de ne pas croire les fausses informations véhiculées par les réseaux sociaux notamment. »

Azania (recueil de nouvelles) Minsili Zanga Mbarga - Librinova juillet 2020

L’allusion est claire aux agissements alimentés depuis l’étranger par une frange de la diaspora dont beaucoup n’ont plus la nationalité camerounaise. Très actifs sur la Toile, ces extrémistes ont plus d’une fois annoncé la mort du président camerounais. L’un d’eux ira jusqu’à boire du champagne dans un live Facebook, pour saluer la mort présumée de Paul Biya. Dans un Cameroun où le respect des plus âgés et de la vie restent des réalités culturelles, ces agissements n’en finissent plus de choquer. Mardi, la Toile camerounaise était pleine de photos de Paul Biya au Palais de l’Unité (Etoudi). A 86 ans, le président camerounais dont la beauté physique n’a jamais été démenti, était plus alerte que jamais. Un beau démenti aux rumeurs sur sa disparition.

Non aux querelles politiciennes et pas d’instrumentalisation du Covid-19

Alors que de part le monde, les passes d’armes politiques ont été mises en sourdine pour gérer le coronavirus, au Cameroun, il en va autrement avec un parti en particulier. Il s’agit du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC de Maurice Kamto), qui ne dispose d’aucun député conseiller municipal. Ce dernier a vu son leader s’autoproclamer président en octobre 2018, suivant ainsi la voix du Gabonais Jean Ping. Et le résultat a été identique : début d’une tragi-comédie qui l’a conduit pendant 9 mois en prison. Sorti, il était attendu aux législatives et municipales pour légitimer à minima le statut auto-arrogé de principale force de l’opposition. Mais, le MRC a décidé de boycotter ces scrutins, avec comme résultat, de se retrouver aujourd’hui sans aucun représentant. Pour une partie de l’opinion, cela expliquerait leur course constante au buzz, une façon de continuer d’exister.

Un avertissement aux activistes extrémistes et leurs affidés?

Présumé lié aux activistes extrémistes de l’étranger, le parti MRC en est aujourd’hui réduit à surfer sur le discours tribal et les actes de défiance à l’Etat, face à un peuple camerounais qui dans sa majorité, ne leur accorde aucun crédit. Si sur la Toile leur activisme n’a d’égal que leur violence, sur le terrain, leurs incessants appels à descendre dans la rue ou défier l’Etat, se soldent toujours par des échecs cuisants.

« La plupart d’entre vous ont bien compris que devant le danger sournois que représente le COVID-19, il convenait de mettre de côté les querelles politiciennes et de présenter un front commun », a rappelé le président camerounais Paul Biya mardi 19 mai. « Certains dirigeants politiques qui n’appartiennent pas à la majorité gouvernementale se sont exprimés dans ce sens. Je les en remercie », a-t-il continué.

Paul Biya (président camerounais) au Palais d'Etoudi
Paul Biya (président camerounais) au Palais d’Etoudi le 19/5/20 pour son discours du 20 Mai 2020 Fête de l’Unité

Refus de toute instrumentalisation de la crise sanitaire

« Dans le combat qui est le nôtre aujourd’hui, le Gouvernement s’emploiera à poursuivre la lutte contre toute instrumentalisation ou exploitation politique, économique ou sociale de cette tragédie », a dit Paul Biya.

Beaucoup de ses compatriotes à ce niveau du discours, ont sans doute pensé à nouveau à cet homme politique de leur pays, qui n’en finit plus d’étonner même ses lieutenants. Le candidat malheureux à la présidentielle de 2018 a initié un appel à la solidarité publique considérée comme illégal (Cameroon Survival). Puis le 20 mai, en dépit de toute considération, a tenu son discours au même moment que le président légitiment élu. Et comme la Toile camerounaise sait si bien tourner ses brebis noirs en dérision, il n’en fallait pas plus pour que le président « hélu » (un de ses sobriquets) soit déclaré vaincu même sur son terrain (Facebook) en termes de vues.

« J’invite particulièrement tous les responsables politiques, tous les hommes de religion, tous les leaders d’opinion, tous les responsables d’associations, tous les chefs traditionnels et tous les corps constitués à continuer à s’investir pleinement dans ce combat contre le COVID-19 », a dit Biya.

Mais pas question d’encourager des entorses à la légalité.

« Bien entendu, tout ceci dans le cadre fixé par le Gouvernement et dans le respect des lois et règlements de la République », a dit le président camerounais au sujet de son appel aux leaders politiques. Sera-t-il entendu par ceux qui n’ont de cesse, à travers des actes de défiance de mettre à mal le vivre-ensemble au Cameroun? La question se pose.©Dzaleu.com

Paul Biya (président camerounais) au Palais d'Etoudi
Paul Biya (président camerounais) au Palais d’Etoudi le 19/5/20 pour son discours du 20 Mai 2020 Fête de l’Unité