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Ethiopie : Des milliers d’habitants se réfugient au Soudan voisin

Ethiopie : Des milliers d’habitants se réfugient au Soudan voisin

Depuis le 4 novembre, le gouvernement fédéral éthiopien a engagé des opérations militaires au Tigré, dans le Nord du pays. Cette région est entrée en dissidence contre Addis-Abeba. Août dernier, le Tigré avait organisé des élections régionales contre l’avis du pouvoir fédéral.

Pour le Tigré, ces élections étaient nécessaires, le mandat d’Abyi Ahmed arrivant à sa fin. Mais pour Addis-Abeba, les élections avaient été reportées du fait de la crise du coronavirus.

Etat d’urgence au Tigré, communications toujours coupées

Le 4 novembre, le Premier ministre a décrété l’état d’urgence au Tigré, et annoncé l’intervention armée dans la région. Addis-Abeba motivait ces mesures d’exception par l’attaque selon le pouvoir, de bases militaires fédérales au Nord.

Le lendemain, il était suivi dans cette voix par un vote favorable du parlement. Depuis, la situation en Ethiopie inquiète les observateurs. Considéré comme un des pays les plus prometteurs en matière de développement économique, son fédéralisme ethnique était aussi scruté avec attention.

Deux semaines après le début de l’offensive d’Addis-Abeba au Tigré, on estime à plus de 20.000 le nombre de personnes ayant fui vers le Soudan voisin.

Azania (recueil de nouvelles) Minsili Zanga Mbarga - Librinova juillet 2020

Le HCR craint un afflux massif de réfugiés

Les réfugiés fuient les combats, tentant de gagner l’Est du Soudan, frontalier à l’Ethiopie. Et déjà, le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) pronostique un afflux massif de réfugiés éthiopiens, si l’escalade actuellement en cours en Ethiopie continue.

Samedi 14 novembre, dix jours après l’offensive d’Addis-Abeba au Tigré, la capitale de l’Erythrée a été plongée dans le noir. La cause, des tirs de roquettes revendiqués par le Tigré dimanche. Selon Debretsion Gebremichael président de la région du Tigré, ces tirs sont légitimes.

En effet, le Tigré accuse l’Erythrée de permettre à l’armée fédérale éthiopienne, d’utiliser l’aéroport d’Asmara

Ce qui permet à Addis-Abeba de bombarder le Tigré. Pour Mekele, bombarder en retour Asmara s’inscrit dans un acte de défense contre une agression.

Les accusations de Mekele sont démenties par Asmara, qui réfute toute implication dans ce conflit. Dimanche 15 novembre, Addis-Abeba a laissé entendre qu’Alamata, ville située à un peu plus d’une centaine de km de Mekele, a été pris par l’armée fédérale.

Un embrasement du conflit, pourrait faire voler en éclat ce fédéralisme et surtout, déstabiliser toute la Corne de l’Afrique. En effet, avec plus de 100 millions d’habitants, l’Ethiopie est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. Le pays abrite aussi le siège de l’Union africaine, à Addis-Abeba.©Dzaleu.com