Apprendre l'Ewondo

Qui sont les Ekang ou Fang-Beti?

L'Essingang, arbre symbolique pour le peuple Ekang (Fang-Beti)

Qui sont les Ekang ou Fang-Beti ?

En photo d’illustration : l’Essingang (Bubinga) arbre emblématique de la culture Ekang, qui se retrouve dans ces pays :

  • Cameroun
  • Gabon
  • Guinée Equatoriale
  • Congo (Brazzaville)
  • Sao-Tomé

DZALEU étant un site en langue Beti (Ewondo), question légitime donc de savoir qui sont les Ekang.

Avant de laisser place à un texte du Professeur Essomba Dieudonné (Cameroun), une remarque en ce qui concerne la langue.

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Parler de « langue Ekang » presque un abus de langage

On devrait plutôt parler de « langues Ekang » car, il s’agit dans les faits de plusieurs langues. Mais une de leur particularité (et richesse) est que les différents locuteurs de ces langues se comprennent.

N’étant pas linguiste, je ne saurai rentrer dans de grandes explications sur cet état de choses. Toujours est-il qu’un Ewondo du Cameroun, pourra converser en Ewondo avec un Fang du Gabon ou un Ntumu de Guinée équatoriale. Et dans cette conversation, chacune pourra parler sa variante de l’Ekang, et toutes les trois se comprendront. ©Dzaleu.com – M.Z.

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QUI SONT LES EKANG : LE TERME « Ekang »

(Dieudonné Essomba) – Le terme Ekang qui désigne le grand groupe Beti-Bulu-Fang donne lieu à une stérile polémique due à l’ignorance. Il faut expliquer comment le terme « Ekang » s’est imposé.
Le nom utilisé dans l’anthropologie pour désigner le grand groupe Beti-Bulu-Fang est « Pahouin ».

C’est par ce nom que les Ekang sont connus par les anthropologues et tous les anthropologues du monde entier le connaissent. Les Ekang eux-mêmes ne le connaissent pas, se désignant eux-mêmes par les noms Beti. Mais le mot Beti est plus une qualification que la désignation d’une Communauté spécifique. C’est le pluriel de Nti. C’est aussi l’équivalent de « Mfang » qui signifie vrai.

Toutefois, ce peuple a toujours su de tout temps qu’il est Ekang, mais le terme Ekang est un mot sacré qui ne s’applique qu’aux ancêtres, chantés par le Mvet. Ce sont des Fils d’Ekang Na, Homme Puissant, Immortels qui combattaient les autres peuples, regroupés sous le nom d’Okou et qui étaient mortels. La cause de la guerre interminable était que les hommes d’Okou voulaient voler l’oignon d’immortalité des Ekang

Les Ekang étant immortels, leur descendants en pouvaient pas s’affubler ce nom puisqu’ils n’étaient pas immortels comme leurs ancêtres. Mais ces descendants gardent néanmoins le sentiment qu’ils sont issus des Ekang, puisque leur hymne est le fameux « Salut aux Ekang ! » ou l’Ekang Mbolo qu’ils chantent à toute occasion : deuil, mariage, promotion, etc.

Dans les années 1970, les intellectuels Ekang rejettent le nom « Pahouins » dont on veut les affubler et qui est connu de tous les anthropologiques. Les intellectuels le trouvent impropre et péjoratif. Ils préfèrent alors récupérer le nom primitif de leurs ancêtres en le désacralisant, mais de rejeter le mot « Pahouin ».

On peut reprocher aux Ekang d’avoir perdu leurs qualités qui justifiaient la qualification d’Hommes Puissants, mais on ne peut donc pas leur reprocher d’avoir repris le nom de leurs ancêtres ! »
Dieudonné ESSOMBA