Droits d’auteurs au Cameroun : la Sonacam a tenu son assemblée générale samedi 24 octobre
Dans une série d’articles, la rédaction rapportait la récente polémique dans le milieu artistique camerounais. Face à la violence terroriste en zone anglophone, les artistes ont été indexés par certains activistes estimant qu’ils devaient suivre l’exemple nigérian.
En effet, au début du mouvement de contestation contre les violences policières, plusieurs artistes comme Davido, étaient dans la rue avec les marcheurs. D’autres, comme Burna Boy, ont aidé le mouvement par des actions fortes. Le lauréat des MTV Awards catégorie Afrique, a ainsi financé des panneaux publicitaires géants contre SARS. C’est l’unité spéciale de police à l’origine de la contestation qui entretemps, a fini par dégénérer, au point de voir Lagos mis sous couvre-feu.
Au Cameroun, parmi les réactions d’artistes les plus commentées, celles de Lady Ponce et Maahlox. Pour la chanteuse de Bikutsi par exemple, les artistes camerounais, souvent malmenés par leur public, ont désormais peur de s’engager car ne récoltant que des critiques.
Même opinion chez Maahlox, qui reproche au public camerounais de ne pas assez soutenir ses artistes, mais attendre d’eux qu’ils descendent dans la rue. De même, dans le long message publié à ce sujet sur sa page Facebook officiel, l’artiste évoque d’autres mots qui minent le monde artistique camerounais : piraterie, droits d’auteurs. Aussi, l’annonce de l’assemblée générale de la SONACAM ce jour, n’est pas passée inaperçue.
Une assemblée générale éclipsée par un drame sans nom à Kumba (Sud-Ouest du Cameroun).
Hier samedi 24 octobre, le Cameroun apprenait avec horreur, que plusieurs élèves avaient été assassinés à Kumba (Sud-Ouest) par des éléments présumés de la branche sécessionniste. Néanmoins, c’est aussi ce jour que s’est tenue l’assemblée générale de la Coopération nationale camerounaise des arts musicaux (SONACAM).
En amont de cet événement, une réunion présidé par le ministre des Arts et de la Culture (Bidoung Kpwatt) s’était tenue récemment. Pour accompagner la Sonacam dans sa restructuration, le ministre avait déjà rencontré le mois dernier les membres du conseil d’administration de la Sonacam.
L’assemblée générale de samedi visait essentiellement à l’adoption des nouveaux textes de la Sonacam, instance en proie à de nombreux dysfonctionnements. Un fait courant dans la plupart des sociétés des droits d’auteurs qui l’ont précédé au Cameroun.
Par la suite, la Sonacam devrait tenir une AG extraordinaire, cette fois-ci pour renouveler ses élus. L’organisme est pour l’instant présidé par l’artiste San Fan Thomas, au cœur d’une polémique le mois dernier, suite à l’appel à l’aide d’une artiste.
Il s’agissait de Marthe Zambo, auteure du tube « Avec toi. » Malade, elle avait lancé un SOS pour qu’on l’aide à assumer les charges liées à son état. Cette situation, récurrente parmi les artistes camerounais avait choqué, beaucoup n’hésitant pas à questionner le rôle de la Sonacam pour garantir le minimum à ses adhérents.
De même, la polémique s’était accompagnée de soupçons de tribalisme. D’après certains audios largement diffusés sur Facebook, le président de la Sonacam, de l’Ouest du pays, aurait remis en question une aide apportée à Marthe Zambo (originaire du Centre) par son manager, lui-même de l’Ouest. Cet épisode était venue à nouveau montrer le malaise ambiant dans le milieu artistique camerounais en matière de droits d’auteurs.©Dzaleu.com