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Ciné : Oloture ou la traite des femmes vue par Nollywood

Ciné : Oloture ou la traite des femmes vue par Nollywood

Le clin d’oeil ciné de la rédaction cette semaine porte sur un film qui continue son buzz : Oloture. Cette production nigériane est sortie sur la plateforme de streaming début du mois.

L’actrice Sharon Ooja joue le rôle principal. On retrouve aussi au casting Omoni Oboli dans le rôle de mère maquerelle, Beverly Osu, Ada Ameh ou Blossom Chukwujekwu. Le film est réalisé par Kenneth Gyang, sur un scénario de Yinka Ogun et Craig Freimond.

L’avis de @Minsilizanga, DP de Dzaleu.com :

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« Quel choc que ce film sur la réalité derrière ces jeunes femmes tapinant à Château-Rouge et autres lieux chauds des mégapoles européennes : illusions d’Europe, rites sombres, mafia, violence, etc. Seul bémol, la naïveté un peu trop surjouée par l’héroïne dans certaines scènes. Soit on est infiltrée, soit on ne l’est pas. Bémol aussi sur la fin, mais globalement, ça reste un des films nigérians qui m’ont marqué, ne serait-ce que pour le sujet traité. Mon verdict? A VOIR ! » @Minsilizanga

Sans être une biographie, Oloturé est est tiré d’une histoire vraie

C’est celle de la journaliste nigériane Tobore Ovuorie. Le décès d’une amie l’amène à enquêter en 2013 dans le milieu du trafic international des femmes. Obligée de se prostituer en Europe sans protection, son amie avait été renvoyée au Nigeria après avoir attrapé le Vih-SIDA.

Tobore Ovuorie se fait passer pour une prostituée, et infiltre un milieu dangereux, ce qui arrive à Oloturé. Dans le film, la jeune journaliste se fait passer pour Ehi, prostituée décidée à gagner l’Europe.

Dans l’enquête de Tobore Ovuorie, on apprend que dans ce trafic ce sont des femmes (« mamas ») qui dirigent, contrairement au film. Services de l’immigration, douaniers, militaires, police et même des ambassades étrangères faisaient partie du réseau, révèle l’enquête diffusée sur le site Premium Times en 2014.

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Prostitution et trafic d’organes

L’enquête révèle aussi qu’à côté de la prostitution, existe un trafic d’organes, avec des filles décapitées pour récupérer des morceaux de leur corps. Si une partie des filles est envoyée en Europe après avoir signé des contrats qui les lient, la majorité seront vendues dans les pays africains voisins.

Dans la réalité, la journaliste Tobore Ovuorie réussira à échapper à la mafia. Pour l’héroïne du film Oloturé, on préfère ne pas vous spoiler.

A l’issue de son infiltration, Tobore Ovuorie fera une dépression nerveuse. Sept ans après, malgré une psychothérapie, elle déclare souffrir encore de cette expérience. Son enquête a été une des premières de ce genre sur la traite des femmes en Afrique de l’Ouest. Le Nigeria totaliserait 60% de ce trafic qui rapporte des milliards. ©Dzaleu.com O.B