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Meurtre de Sankara : Blaise Compaoré demande pardon à sa famille, réactions

Meurtre de Sankara : Blaise Compaoré demande pardon à sa famille, réactions

En photo : Thomas Sankara et sa famille. En quatre ans, il révolutionna le Burkina Faso et marqua de millions d’Africains. Son empreinte, plusieurs décennies après sa mort, est toujours vivace.

L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré a été condamné par contumace à perpétuité pour l’assassinat en 1987 de Thomas Sankara.

Blaise Compaoré a « demandé pardon » à la famille de Thomas Sankara. C’était dans un message diffusé mardi 26 juillet 2022.

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Le message intervient quelques jours après un bref séjour de Compaoré dans son pays d’origine. Il y était pour assister à une rencontre d’anciens chefs d’Etat. Sur cinq, seuls deux étaient présents auprès du lieutenant-colonel Damiba, le nouvel homme fort du pays.

Cette venue de Blaise Compaoré avait beaucoup choqué les Burkinabè et toute l’opinion africaine. Pour elle, l’homme, désormais installé en Côte d’Ivoire, « tuait » une nouvelle fois Sankara. Surtout, il donnait le sentiment d’une justice burkinabè vide de sens. Parmi les critiques à ce séjour de Compaoré, figuraient justement celles des magistrats burkinabè.

Le message de Blaise Compaoré aux Burkinabè

C’est par le biais d’une lettre envoyée au chef de la Transition, P.H. Sandaogo Damiba, que l’ex-président a demandé pardon.

« Je demande pardon au peuple burkinabé pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël Sankara (…)
J’assume et déplore, du fond du cœur, toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon
« , peut-on lire.

Blaise Compaoré de retour à Ouagadougou : le choc !

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Blaise Compaoré s’excuse : Un pardon accueilli avec scepticisme, voire indifférence

« Blaise Compaoré envoie un courrier et demande pardon alors qu’il était là il y a quelques semaines. Pourquoi n’a-t-il pas fait lire cette lettre ?« 

C’est la réaction de Luc Damiba, le secrétaire général du Comité international du mémorial Thomas Sankara, rapporte le media burkinabè Radio Omega. Pour Luc Damiba, cette demande de pardon est « une forme de diversion et de division qu’il sème dans l’esprit des gens. »

Selon le SG du mémorial dédié à Sankara, il convient de se rappeler « qu’une demande similaire de pardon avait été faite en 2001 par Blaise Compaoré« .

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« Qu’on nous donne les corps de nos parents (…)
Des gens persistent à faire de la politique politicienne avec ces crimes »

C’est ce qu’estime pour sa part le journaliste et écrivain Sayouba Traoré, dans une tribune publiée sur le site Le Faso.net.

« Personnellement, j’ai pardonné il y a bien longtemps. Le fait que les auteurs de crimes se cachent est déjà un aveu », écrit-il.

« J’ai pardonné, car on ne peut pas vivre au milieu de ses semblables, avec la rancœur en bandoulière. J’ai ma douleur, qui, elle, est ineffacable. Je ne vais pas porter en plus des tourments éternels.

Il y a la quête de la paix intérieure. Mais, quelque chose me gêne dans tout ça. Des gens persistent à faire de la politique politicienne avec ces crimes. Je ne peux m’empêcher de penser que tout cela est abject. Et ce n’est certainement pas ce que les Burkinabè attendaient du MPSR.

Jusque là, pas une seule fois on n’a parlé des familles. Seule la récente rencontre des chefs traditionnels a parlé des victimes et de leurs familles. C’est quoi cette réconciliation qui se passe toujours entre des gens qui n’ont subi aucun dommage ? Peut-être que je suis limité, mais je pense que Kosyam n’est pas le lieu indiqué pour une demande de pardon. C’est plutôt devant les hangars des vieux, dans les familles de ceux qui ont été assassinés.

Il reste des plaies à cautériser. Et je redis la même demande. Qu’on nous donne les corps de nos parents. Je crois pouvoir dire que cette demande est légitime. En tout cas, on peut la comprendre »… La suite