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Barrage sur le Nil : Addis-Abeba a commencé le remplissage du réservoir

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Barrage sur le Nil : Addis-Abeba a commencé le remplissage du réservoir, inquiétudes soudanaise et égyptienne  

L’Éthiopie a commencé à remplir le réservoir de son barrage géant sur le Nil. Et ce alors qu’aucun accord n’a été conclu avec l’Égypte et le Soudan.   Pour l’Éthiopie, il fallait le faire au début de la saison des pluies, qui commence en juillet. Accord ou pas avec ses voisins, Addis-Abeba avait prévu de commencer le remplissage, sans toutefois fermer la porte aux négociations.  

Long d’environ 6 000 km, le Nil traverse plusieurs pays dont l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte

Pour ce dernier, la quasi-totalité de ses besoins en eau proviennent du Nil. Fleuve d’une importance cruciale pour la région de l’Afrique de l’Est, le Nil est aujourd’hui au cœur d’un enjeu géopolitique. L’Éthiopie a en effet entrepris la construction du Grand Ethiopian Renaissance Dam* (GERD), barrage haut de 145 mètres.  

Construit sur le Nil bleu, qui se jette dans le Nil, le GERD devrait coûter 4 milliards de dollars  

Le GERD est considéré comme une fierté nationale. C’est aussi un projet facteur d’unification dans un pays en proie à des troubles ethniques. En effet, l’ethnie majoritaire (Oromo), se dit marginalisée et le meurtre de Hachalu Hundessa n’a rien arrangé. Mais, le barrage sur le Nil semble au-delà des clivages et dissensions internes. Son objectif : booster le développement et électrification de l’Éthiopie.  

Soudan et Égypte dénoncent ce qu’ils considèrent comme un projet unilatéral  

Pour le Soudan, des millions de personnes seraient confrontées à un grand risque si l’Éthiopie procédait au remplissage du réservoir du barrage. Plus que l’Égypte, le Soudan pourrait économiquement profiter du barrage avec de l’électricité à moindre coût. Mais le pays craint pour l’avenir de ses propres petits barrages.  

Pour l’Égypte, le méga-barrage éthiopien entrepris sans concertation avec ses voisins, pourrait déstabiliser toute la région. Surtout, l’Égypte dont les 100 millions d’habitants dépendent du Nil, craint que le barrage ne restreigne son accès aux eaux du fleuve.  

Face aux tensions, des négociations tripartites ont eu lieu fin juin. Placées sous l’égide de l’Union africaine et des observateurs occidentaux et américains, elles ont échoué. Le début de remplissage du réservoir du barrage par l’Éthiopie, ravive les tensions. Pour tenter de désamorcer l’escalade, Cyril Ramaphosa, président en exercice de l’UA, a convoqué un nouveau sommet. ©Dzaleu.com  

*Grand barrage de la Renaissance

Azania (recueil de nouvelles) Minsili Zanga Mbarga - Librinova juillet 2020