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Cameroun : Le triomphe diplomatique de Yaoundé et de la méthode Biya

Paul Biya Bi Mvondo, Président de la République du Cameroun et sa femme, Chantal Biya

Cameroun : Le triomphe diplomatique de Yaoundé et de la méthode Biya

En l’espace de quelques jours, pas moins de trois grandes puissances se sont prononcés sur la situation du Cameroun. Toutes disent soutenir les efforts de Yaoundé dans sa lutte pour l’intégrité de son territoire.

Trois membres du Conseil de Sécurité de l’Onu contre toute ingérence dans les affaires de Yaoundé

Ces annonces arrivent dans un contexte où l’ONG Human rights watch est accusé de faux et manipulation suite à un rapport dont l’objectivité aujourd’hui est remis en cause. Ilaria Allegrozzi, sa représentante, auteure dudit rapport, est accusée d’être en accointance avec un « général » sécessionniste.

Le Cameroun, qui a réussi à enrayer la menace Boko Haram au Nord du pays, connaît en effet des troubles dans ses deux régions anglophones depuis trois ans. Commencé sous couvert de revendications sociales des avocats de cette zone, le conflit a progressivement évolué vers des attaques armés de mouvances se réclamant en faveur d’un état dit « ambazonien ». Suite au Grand dialogue national initié par son Chef de l’Etat octobre 2019, le Cameroun a réaffirmé sa volonté d’accélérer la décentralisation, mais dit résolument non à un pays divisé.

Très actifs sur les réseaux sociaux, ne manquant pas de recourir à l’agressivité, diffamation et injures, les sympathisants de la mouvance sécessionniste ont plusieurs fois exprimés leur souhait de voir la communauté internationale intervenir militairement au Cameroun. Les sorties de la Chine, des Etats-Unis et de la Russie résonnent comme une fin de non-recevoir pour cette mouvance qui n’a de cesse de les solliciter.

Un soutien qui sonne comme un camouflet pour Emmanuel Macron et pousse à se demander si le Cameroun ne serait pas devenu un terrain de jeu d’une lutte d’influence entre super puissances

Si la sortie de la Chine et de la Russie semble aller de soi, celle des Etats-Unis diffère des précédentes positions de ce pays. Tibor Naguy, sous-secrétaire aux Affaires africaines, n’a pas toujours tenu le même langage. « Nous soutenons un Cameroun unifié. La dernière chose dont l’Afrique a besoin est un autre État qui sera plein de souffrances et de pauvreté », a clairement annoncé le diplomate américain. Dans ces mots, l’idée même d’un Cameroun fédéral est écartée, espoir auquel certains sympathisants des sécessionnistes se rattachaient encore.

Cameroon : Paul Biya, Head of State
Cameroon : Paul Biya, Head of State

Ce positionnement clair en faveur d’un Cameroun uni et en défaveur de toute ingérence, tranche avec les propos d’Emmanuel Macron février 2019

En effet, le président français, interpellé au Salon de l’Agriculture par un individu se présentant comme « activiste camerounais », avait laissé entendre qu’il fera « pression » sur Paul Biya.

Ces propos avaient suscité une vague d’indignation au Cameroun, et plusieurs marches de protestation avaient été organisées. A Yaoundé devant l’ambassade de France, à Ngaounderé au Nord du pays ou encore à Kribi au Sud, plusieurs Camerounais étaient dans la rue. Parmi eux, de nombreux jeunes sortis pour dire que Paris n’avait pas à interférer dans la vie de leur pays.

En analysant les propos de la Chine ou Russie, tous membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le fond est le même : le Cameroun est un pays indépendant qui peut résoudre ses crises sans ingérence extérieure. Reste à savoir le prix à payer pour ce soutien. mais ne dit-on pas qu’aucun pays n’a des amis, juste des intérêts. Si prix à payer, ceux qui justement ont mis le Cameroun dans l’obligation de faire d’éventuelles concessions, sont tout autant responsables. En attendant, qu’on apprécie ou pas l’homme, on ne peut dénier l’efficacité de la méthode Biya. ©Dzaleu.com#Minsili ZANGA