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L’apartheid crime contre l’humanité ? Non pour Frederik de Klerk

Fondation Nelson Mandela

L’apartheid crime contre l’humanité ? Non pour Frederik de Klerk

L’Afrique du Sud a été le théâtre ces dernières semaines d’une vive polémique, après les propos de Frederik de Klerk réfutant le fait que l’apartheid soit désigné comme un crime contre l’humanité.

Tout commence début février, par un communiqué de la fondation de Frederik de Klerk, signé par celui-ci. Le communiqué nie en substance la gravité de l’apartheid, qui ne saurait être assimilé à un crime contre l’humanité. Malgré la polémique, l’ex-président reste de marbre.

Le 13 février dernier, il est invité au parlement en sa qualité d’ancien chef d’État comme il est de coutume pour le discours annule du président en exercice. La présence de De Klerk va alors susciter un incident. En effet, Julius Malema, le très charismatique et populaire chef des Combattants pour la liberté économique, quittera l’hémicycle en signe de protestation. Pour lui, la présence de Frederik de Klerk, qui ne s’est jamais repenti de l’apartheid n’a pas lieu d’être.

« Nous avons un meurtrier dans cette chambre, nous avons un homme qui a du sang de personnes », déclarera Julius Malema, ex-transfuge de l’ANC, et se réclamant de la gauche radicale

Demandant à l’ancien président de quitter le parlement, Julius Malema s’explique : « De Klerk ne veut pas accepter que l’apartheid soit un crime contre l’humanité. C’est une insulte envers ceux qui sont morts et ont été torturés ». L’incident va entrainer une suspension de séance et l’annulation du discours de Cyril Ramaphosa.

De Klerk enfonce son cas en réagissant aux propos de Malema

Le lendemain, le 14 février, Frederik de Klerk s’est exprimé par le biais d’un communiqué officiel. Tout en dénonçant l’attitude de Julius Malema, il a de nouveau nié que l’apartheid ait été un crime contre l’humanité. Pour lui, cette mauvaise publicité est à attribuer aux manigances des Russes et de l’ANC pour stigmatiser les blancs sud-africains.

Face à la vive polémique suscitée par ses propos sur l’apartheid, Frederik de Klerk a été contraint de s’excuser lundi 17 février. Dans un nouveau communiqué, il s’est excusé pour « la confusion, la colère et les blessures» engendrées par ses propos, déclarant au sujet de l’apartheid, que « C‘était totalement inacceptable.»

Frederik De Klerk a été président de l’Afrique du Sud de 1989 à 1994, avant d’être remplacé par Nelson Mandela. Ce dernier, premier président Noir du pays, succédait à De Klerk, dernier président blanc issu d’un système ségrégationniste qui faisait des Africains du Sud, des citoyens de seconde zone. Les deux ont reçu le Nobel de la paix en 1990. ©Dzaleu.comIG @dzaleu.com2