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Sommet Afrique-France à Montpellier : un « non évènement » pour le continent

Sommet Afrique-France à Montpellier : un « non évènement » pour le continent

Ce vendredi 8 octobre a lieu un « sommet Afrique-France », le vingt-huitième du genre. Cette année, la rencontre a pour particularité l’absence des chefs d’Etat africains. Selon l’Elysée, aucun n’a été invité, le sommet étant dédié en priorité à la jeunesse africaine.

Acteurs de la société civile, professeurs, entrepreneurs, hommes de culture, sportifs, etc., ils sont plus de 2000 attendus à Montpellier pour dérouler, selon les organisateurs, les nouvelles bases de la relation France-Afrique. Une ambition qui interroge, au vu des relations actuelles entre le président français et l’Afrique.

En effet, une plongée dans cette « jeunesse africaine », du moins celle qui évolue loin des caméras et des collaborations avec divers organisations ou organismes de coopération, fera un constat : la jeunesse du continent qui réclame une réelle indépendance pour leurs pays, est en hausse constante. Au centre, la question des bases militaires françaises et le Franc CFA.

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Ces images venues du Mali, sont symptomatiques de l’état d’esprit d’une jeunesse africaine qui entend pousser ses dirigeants à en finir avec la Françafrique

Les présidents africains en froid avec Emmanuel Macron?

Ce 8 octobre, la France se félicite d’œuvrer au renouvèlement de sa relation avec l’Afrique, moins d’une semaine après l’escalade diplomatique entre Paris et Bamako d’un côté, Paris et Alger de l’autre. L’ambassadeur de France au Mali a été convoqué mardi 5 octobre par le ministre des Affaires étrangères malien. Abdoulaye Diop entendait faire officiellement part des protestations du gouvernement malien, après des propos d’Emmanuel Macron, jugés « désobligeants » et « inamicaux. »

Mardi 5 octobre toujours, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, était reçu en audience au Mali par le président de la Transition militaire, le Colonel Assimi Goita et par Choguel Kokalla Maiga, Premier ministre malien. Lors de cette visite « sous instructions » d’Abdelmajid Tebboune, président algérien, Ramtane Lamamra a parlé de « faillite mémorielle » de la part d’Emmanuel Macron.

Du côté de l’Afrique centrale, les rapports ne sont pas au beau fixe entre Archange Touadera et Paris, depuis l’arrivée de la Russie dans ce pays. Au Cameroun il y a longtemps que le doyen Paul Biya n’a honoré de sa présence un sommet, l’homme connu pour sa discrétion, préférant la diplomatie de l’ombre. Il se murmure qu’il est à la tête de tous les mouvements stratégiques posés par ses pairs plus jeunes en Afrique centrale. Vérité ou intox, Paul Biya est connu pour son silence, et ce ne sont pas les sorties fracassantes de Paris qui y changeront grand chose.

Paris mise sur la jeunesse africaine pour repenser sa relation avec le continent

Pour le président français qui ne l’a jamais caché, la relation de Paris avec le continent se fera avec la jeunesse, du moins, une certaine jeunesse. C’est elle qui a été invitée à Montpellier, pour un sommet où aucun des cinquante-quatre présidents africains ne sera présent.

Toutefois, même au cas où ils auraient été invités, on peut se demander si un Paul Biya (Cameroun), un Obiang Nguema (Tchad), un Archange Touadera (RCA) ou un Assimi Goita (Mali), se seraient déplacés à Paris. Rien n’est moins sûr.

On se rappelle qu’en avril 2021, les chefs d’Etat d’Afrique centrale n’avaient pas fait le déplacement à N’Djamena lors des obsèques officiels de leur homologue Idris Deby, assassiné. Vu la haute estime dont jouissait le regretté président tchadien auprès de ses pairs, cette absence des présidents de l’Afrique centrale avait été vue comme un désaveu et camouflet pour Emmanuel Macron, présent à N’Djamena.©Dzaleu.com


AFRIQUE-FRANCE: UN SOMMET SANS CHEFS D’ÉTAT AFRICAINS POUR TENTER DE RENOUVELER LA RELATION

Source : Afrique Media

Entrepreneurs, représentants des sociétés civiles, acteurs de la culture, du sport… 2 500 à 3 000 personnes, dont 700 en provenance du continent, sont attendues ce vendredi 8 octobre à Montpellier pour participer au 28e sommet Afrique-France.

Fini le traditionnel raout entre Paris et les responsables du continent. Place désormais au « nouveau sommet Afrique-France », selon l’expression employée par l’Élysée et le Quai d’Orsay. Un changement uniquement sémantique ? Pour la première fois depuis 1973, en tout cas, aucun chef d’État n’a été convié. L’Élysée a choisi de repenser l’exercice après l’annulation du sommet de Bordeaux (prévu en juin 2020), jugeant l’ancien format « obsolète ». L’idée a finalement été arrêtée de « faire une sorte de sommet renversé où ceux qui d’habitude ne sont pas invités dans ce type d’événements internationaux seront au cœur de l’événement », explique une conseillère du président français. Conséquence : Montpellier sera « un sommet exclusivement consacré à la jeunesse et à la société civile ».

Entre 2 500 et 3 000 personnes sont ainsi attendues ce vendredi dans la préfecture de l’Hérault. Entrepreneurs, chercheurs, étudiants, intellectuels, représentants associatifs… Un quart des participants viendront du continent : ce seront là des représentants des sociétés civiles et des entrepreneurs. Tous participeront le vendredi matin à des tables rondes autour de cinq grandes thématiques : l’engagement citoyen, l’entreprenariat, la recherche, la culture et le sport.

Ils assisteront ensuite au temps fort de la journée : un échange entre Emmanuel Macron et une douzaine de jeunes Africains venus d’horizons différents (Mali, Côte d’Ivoire, RDC ou Afrique du Sud). « Ils ont été retenus pour leur capacité à parler en public et le regard critique qu’ils portent sur les relations avec la France, assure l’Élysée. Aucun d’entre eux ne peut être soupçonné de complaisance à l’égard de la France. » Cette séquence d’échanges n’est pas sans rappeler celle de Ouagadougou en novembre 2017 lorsque le président français avait répondu aux questions d’étudiants burkinabè… La suite de l’article.